Krrpk doit mourir
Il y a quatre étés de cela, Benoît Boucher dit Bill trouva l’inspiration sur le trône, le slip baissé et le cul à l’air. Une véritable révélation : Krrpk était né ! Plus sérieusement, Bill a démarré sa carrière de dessinateur en compagnie de Gobi avec les Zblu Cops puis Luchadores five.
Krrpk est un Pokkrann, une sorte de crapaud puant que l’on retrouve après la ceinture d’Hulukus. Après sept mois de voyage dans l’espace, il débarque avec son bulbe chez les Grookos pour trouver du boulot. Mais pour un immigré, la vie n'est vraiment pas facile !
Very Bad Trip !
Avec son air débile à souhait, Krrpk est plutôt mignon et attachant. Il est naïf et se fait facilement rouler dans la farine. Ajoutez ensuite un docteur maboul incompétent, un pote complètement taré, un robot trop bavard, une proprio actrice porno sadomasochiste à ses heures... Et hop ! c’est parti pour un voyage déjanté, tordu, irrévérencieux, coloré et sanguinolent.
Bill propose un scénario où les aventures de notre alien sont plus loufoques les unes que les autres. Ses malheurs font notre bonheur : on se délecte sans complexe des problèmes qui lui tombent dessus. Les dialogues clownesques font mouche, appuyés par un graphisme très coloré et gore. L’immigration, la prostitution, l’exploitation ouvrière, la pauvreté, la télé réalité, le chômage, la faim, la mendicité sont autant de thèmes exploités de façon humoristique par Bill. Le but est simple et atteint : nous faire rire sans se prendre la tête.
C’est « bleearg » pour le moral, c’est bleearg, bleearg !
Sang, vomi et excrément forment la toile de fond de Krrpk. Cela reste sage mais vous êtes prévenu. Toutefois, si vous êtes attentifs aux détails de certaines illustrations, l'auteur va parfois très loin. Les pires scènes restent pour moi celles de sexe (car oui, les aliens aussi aiment prendre du plaisir). Disons que cette BD est à déconseiller aux enfants !
Une chose est sûre, Krrpk est une méthode imparable pour vous débrider la mâchoire ! Espérons simplement que l’auteur sera faire preuve de la même inventivité pour le prochain tome, sans tomber dans la répétition. C'est malheureusement le risque avec ce type de scénario, qui fait en tout cas toujours du bien au moral.