On ne présente plus Terry Pratchett, écrivain emblématique de sa génération. Il a véritablement marqué la fantasy de son empreinte inimitable. C'est en 1971 qu'il publie son premier roman mais il faudra attendre 1983 pour qu'il rencontre le succès avec le premier tome des Annales du Disque-monde.
Depuis, cet auteur prolifique revisite à sa manière la littérature ainsi que l'actualité ou tout autre sujet. Ainsi, la religion, les guerres, le théâtre ou encore le cinéma sont décortiqués pour notre plus grand plaisir. Par l'intermédiaire de sa lorgnette, il dépeint avec les couleurs du Disque Monde nos travers et grands thèmes de notre histoire collective. Avec un humour dévastateur que rien n'arrête, il fustige les grands et donne souvent la parole aux petits. Ce trublion littéraire a donné naissance à une suite de personnages truculents qui resteront dans nos mémoires. Comme Mémé Cirdutemps, Vimaire, Nounou Og , LA MORT pour n'en citer que quelques-uns.
La traduction du roman est faite par Patrick Couton, le traducteur de Pratchett. Lui même est reconnu pour la grande qualité de ses travaux de traduction des romans de l'auteur. Il arrive à traduire ce qui est souvent intraduisible et à transmettre tout l'intelligence et l'humour burlesque de Terry Pratchett.
Comme d'habitude l'illustration est parfaite, pleine de détails et tout à fait dans le ton de cette nouvelle aventure dans le Disque-monde.
Des vacances pas comme les autres...
Le commissaire Vimaire n'aime pas particulièrement les vacances. Mais ce que femme veut, Dieu veut.
Dame Sybil arrive donc à emmener son doux mari et son fils, le petit Sam, en vacances dans le manoir de famille de Crundells.
A peine arrivé, voilà notre bon commissaire aux prises avec une nouvelle affaire criminelle. Mais cette fois-ci, loin de Ankh-Morpork, Vimaire n'a plus ses repères.
Il va devoir faire avec une foule de domestiques obséquieux, une communauté de gobelins exploités, un seigneur du coin des plus roublard, un organisateur bien désorganisé, un comptable à la solde du Patricien et une multitude de choses qui font le charme de la campagne et le calvaire de Vimaire.
Même si tout le monde s'échine à le mener en bateau, il faut que justice triomphe et la loi est partout surtout quand notre policier préféré est dans les parages.
Gageons qu'il arrivera à faire toute la lumière sur cette affaire d'esclavage et de drogue pour le bien de tous...
Du grand Vimaire !
Revoilà l'un des personnages fétiche de Terry Pratchett, le commissaire Vimaire. L'auteur nous emporte une fois de plus dans les Annales du Disque-monde avec brio.
L'intrigue sur fond d'esclavage et de trafic de drogues est très bien ficelée. Une fois de plus, l'écrivain dépeint les travers de notre société avec une certaine dérision. La vente et l'exploitation des gobelins ou encore le trafic des cigares du fils du seigneur Rouille ne sont pas sans rappeler des combats contre le racisme et la bêtise. Les gobelins dépenaillés, déportés, accusés de tous les maux portent bien les couleurs des Roms de notre actualité.
L'histoire avance bon train sans jamais s'essouffler, suspense et complots suscitent parfaitement l'intérêt du lecteur et cela jusqu'à la fin du roman. Qui plus est, c'est vraiment jubilatoire de voir se dépêtrer Sam Vimaire dans cette campagne dont il ne connaît pas les us et coutumes.
L'arrivée de ses aides comme Carotte ou encore Chiquart ne seront que bonus pour cette intrigue policière.
L'auteur sait ménager ses effets et utilise au mieux les différents personnages de son œuvre. Ainsi l'effacé majordome Villequin, au rasoir vindicatif, va réserver bien des surprises à son commissaire de patron.
Chaque roman de Terry Pratchett aborde un problème de société, celui-ci ne déroge pas à la règle. Mais quand c'est fait avec autant de talent et d'humour décapant on ne peut qu'adhérer.
Encore un grand merci à vous Monsieur Pratchett pour tout le plaisir que vous nous donnez avec votre œuvre.