L'enfant merehdian
Magali Villeneuve a un parcours reconnu en tant qu’illustratrice. Elle s’est notamment illustrée en dessinant pour les cartes Magic et autres étiquettes célèbres comme le Seigneur des Anneaux, La légende de Cthulhu ou encore Star Wars. Elle se lance cette fois-ci dans l’écriture d’une saga en six volumes, avec le soutien et les illustrations d’Alexandre Dainche.
L’étranger de Tileh Agrevina
Dans un pays où règnent la bienséance et le protocole, au cœur de Tileh Agrevina, un jeune garçon nommé Cahir se démarque, par son apparence physique et son attitude rebelle. Venant des Hautes Terres, une contrée lointaine, il a vécu tant bien que mal dans ce monde où il est considéré comme un étranger, et un être inférieur. Cependant, au fil des années, il finit par tisser des liens avec quelques personnes, ce qui fait naître en lui l’espoir de trouver enfin sa place. Mais un tragique événement va tout bousculer…
La mise en place d’une fresque complexe et ambitieuse
Ce livre est avant tout la mise en place des fondements de la saga. Il permet d’introduire les personnages, leur univers, leurs relations. On retrouve la sensibilité d’illustratrice de Magali dans la précision de ses descriptions, la richesse de son vocabulaire et le souci du détail. Le lecteur n’a qu’à se laisser guider pour entrer dans cet univers complexe et foisonnant qu’elle nous présente. On apprécie le soin qui est pris pour dresser le décor et introduire les personnages, mais l’on peut regretter le manque de rythme qui en découle, avec de gros déséquilibres entre les scènes.
On apprécie particulièrement :
- Les personnages : ils ont globalement chacun leur part d’ombre et de lumière, et même si certains semblent détestables (on pensera à un certain négociant), ce n’est jamais non plus uniquement manichéen. On attend avec impatience de voir comment d’autres vont évoluer et prendre leur part à l’histoire (Feor et Reghia notamment, pour ma part).
- La richesse du langage : on ne manquera pas de souligner l’abondance et la précision du vocabulaire choisi pour toute la narration.
On regrette en revanche :
- Le rythme : certaines descriptions sont longues et alourdissent un peu le tout. De même, le nombre restreint de péripéties rend la lecture un peu monotone par endroits.
Concrètement, les cent cinquante premières pages constituent la présentation de la situation initiale, avec l’introduction d’une belle palette de personnages. On apprécie de découvrir autant de personnalités, mais le tout est assez long à se mettre en place. Le premier tome en lui-même est en fait l’introduction de la saga.
En conclusion, le bel accueil fait à cette nouvelle fresque est amplement mérité, quand on voit le travail réalisé par Magali Villeneuve pour aboutir à un niveau de détail digne des plus grandes œuvres fantastiques. Reste maintenant à transformer l’essai en plongeant tous ces personnages dans le vif de l’action !