Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère... et retrouvé l'amour

S.G. Browne est un auteur américain porté sur l'humour noir et la satire sociale. Publié aux États-Unis depuis 2009 grâce à Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour, il est à l'origine de trois autres romans dont certains sont déjà parus en France. 

 

 

Andy est mort. Enfin presque... Suite à un accident de voiture qui l'a laissé dans un état lamentable et dans l'incapacité de parler, il vit en paria dans la cave de ses parents. Buvant le vin de son père en attendant ses réunions hebdomadaires des Morts-Vivants Anonymes, l'existence d'Andy est bien morne. Jusqu'à ce qu'il se considère suffisamment humain pour avoir encore des droits civiques à revendiquer.

 

 

Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour est un récit qui se fait du point de vue d'Andy. Loin du cliché du zombie primitif, le lecteur suit la vie et les pensées d'un individu encore très humain. Car Andy est en fait un esprit vif dans un corps en état de décomposition. De ce fait, il se souvient de tout y compris des sentiments tels que la peur, l'ennui ou la colère que son corps ne sait plus exprimer.

 

Suite à une attaque par des étudiants, Andy, préalablement fataliste, décide finalement de se battre pour ce qu'il croit être juste. En effet, si l'existence des zombies est connue de la société, ces derniers souffrent de leur image hollywoodienne brutale et animale. Les zombies en liberté après le couvre-feu sont donc emmenés à la SPA (reconvertie en centre d'accueil pour morts-vivants), et en pleine journée ils sont bombardés de nourriture et d'injures par les vivants.

 

Par ailleurs, si personne ne vient les récupérer à la SPA après un certain délai, les zombies sont envoyés dans les centres de crash-test comme mannequins ou dans les écoles de chirurgie esthétique.

 

S.G. Browne nous dépeint ici une caste de la société qui n'est pas sans rappeler les minorités que l'Histoire a vu être maltraitées du fait de leur différence.

 

 

Avec un humour grinçant et des sarcasmes bien placés, S.G. Browne offre un roman original et prenant agrémenté de quelques détails un peu gores, pour la forme.

 

Andy évolue entre les réunions des Morts-Vivants Anonymes animées par une zombie particulièrement optimiste, des rendez-vous chez un psy incompétent, des parents aux attitudes contradictoires et les séjours plus ou moins réussis à la SPA.

 

L'idée même du zombie protestataire est par ailleurs soumise à un problème de taille : Andy ne communique plus que par une ardoise pendant à son cou puisque ses cordes vocales n'ont pas survécu à son accident, elles... Difficile de faire passer plus d'un message à la fois dans ce cas.

 

Les amis d'Andy, morts-vivants eux aussi, sont hauts en couleur mais surtout sont très humains dans leur façon d'agir, amenant des dialogues et des situations souvent très drôles.

 

 

Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour est un roman réussi, bourré d'humour noir et de situations farfelues. Fortement recommandé !