Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère... et trouvé l'amour
S. G. Browne, auteur américain de ce livre très original, a travaillé quelques années à Hollywood. Suite à ces expériences enrichissantes, il décide de se consacrer à l’écriture. Toujours teintés d’humour, parfois noir, ses livres ont tous une certaine originalité très agréable. Après
Heureux veinard, et
Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour, son dernier livre vient de paraître :
Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël.
Un vivant mort ?
Andrew, alias Andy, est mort dans un accident de voiture. L’histoire aurait pu s’arrêter là, comme elle le fait pour la majorité des gens ! Mais c’était sans compter la malchance d’après lui : il s’est réveillé avant l’enterrement, et fait partie maintenant du groupe très sélect des morts-vivants.
Certes, ce statut particulier n’a rien d’enviable : plus aucun droit, une odeur de décomposition à trimballer sur soi en permanence, un couvre-feu à respecter, l’absence de sensibilité (douleur, goût, odeur…), et surtout, la nécessité d’être sous la garde d’un vivant pour espérer ne pas être envoyé en zoo à zombies, en zombies de crash-test pour les constructeurs automobiles, ou cobaye pour les futurs chirurgiens esthétiques.
Alors forcément, les parents d’Andy se sentent obligés de l’héberger, enfermé dans la cave, avec l’impossibilité d’entrer en contact avec d’autres vivants.
Mais ce n’est pas au gout d’Andy, jeune zombie muet protestataire, qui, avec l’aide de ses copains de galère, rencontrés aux réunions des morts-vivants anonymes, va tout faire pour redonner un sens et une saveur à sa vie… Mais à quel prix ?
Jubilatoire !
Le thème du zombie, et du mort-vivant, est actuellement, et depuis quelques années maintenant, très récurent. Que cela soit dans les livres, les BD, les films ou les séries, il y en a pour tous les goûts, du plus trash et violent ou plus romantique et érotique. Le risque de sortir un énième livre sur le sujet, vu et revu, pourrait dissuader beaucoup d’auteurs. Mais Browne n’est pas un homme à baisser les bras, et armé de son originalité, il relève le défi !
Et quel résultat ! Ce roman, bourré d’humour noir, de provocation, et de références, ne laissera pas indifférent. Il revisite avec brio le mythe du revenant, et inclus avec talent des revendications sociétales, et une romance inimaginable, sur un fond glauque et putréfié. Avouons-le, il fallait oser!
L’ensemble, très bien écrit, est particulièrement grisant et jubilatoire. Enfin un nouvel angle de vue pour aborder ce sujet, apportant ainsi de la nouveauté et de la fraîcheur sur un sujet qui semblait tari.
Vous l’aurez compris, cet ovni de la littérature zombie est un véritable coup de cœur, qui vous met une claque dès les premières lignes pour vous achever à la dernière, en vous laissant tout de même assez de souffle pour ouvrir le second tome qui pointe son nez sur les rayonnages de nos libraires !