Le Monde de Fizz et Baja
Anne Chevallier Maho est née en 1969 à Nantes. C’est une auteure et éditrice qui a fondé sa propre maison d’édition en 2008 : ACM. Elle écrit et édite ses livres pour la jeunesse elle-même. Depuis Les 13 Crânes de Cristal, sa première trilogie, jusqu'à La Troisième Lune, elle associe des mondes fantastiques à des personnages attachants. Avec la série Le Monde de Fizz et Baja, elle se tourne vers les plus jeunes sans perdre le style et l'univers qui est le sien.
Un univers plein d'interrogations
Fizz et Baja ne vivent pas comme nous sur le sol de notre Terre. Ils ne nous ressemblent même pas, du moins physiquement.
Ailés, avec des bras-tentacules, ils habitent dans un monde fermé, entouré d'un Au-Delà inconnu et dangereux, surplombé d'un Rien qui entoure la Vallée Immense où ils vivent.
Leur univers est clos, les adultes imposent des règles, définissent des interdictions, posent des limites. Et les jeunes, comme les deux héros, veulent savoir pourquoi ces limites existent. C'est ainsi que commence leur première aventure.
Rapidement, ils découvrent que les limites de leur monde recèlent effectivement des dangers, que leur Vallée elle-même est menacée par des objets inconnus et par un mal mystérieux. Ils partent alors en exploration, à travers le Grand Rien, à la recherche de la cause de leurs ennuis. Ce qu'ils vont découvrir va les terroriser.
Décalage, écologie, humanité
Au début de la lecture de ces petits livres - très accessibles et dotés d'un glossaire à la fin pour expliciter aux plus jeunes les quelques mots compliqués utilisés - le lecteur voit dans ces personnages atypiques une vision décalée des enfants de notre monde, leurs interrogations sur les décisions et les choix de leurs aînés, deux jeunes inconscients, se lançant dans une aventure aux limites de ce qui leur est autorisé.
Toutefois, en particulier dans le second tome, la notion d'écosystème et d'écologie remonte à la surface du livre. La pollution, les déchets, voilà des thèmes abordés en douceur, amenés par un texte simple et précis. Et, tout au long des chapitres, une humanité mise en relief par ces créatures non humaines, en particulier quand ils se retrouvent confrontés à la véritable cause de la mort des leurs.
L'auteure écrit ses histoires, mais elle partage beaucoup de temps avec de très jeunes élèves, pour discuter avec eux de ses personnages, de leur monde et des aventures qu'ils vivent ou pourraient vivre. Cette approche pédagogique est intéressante, tant pour les enfants que pour l'écrivain, confronté aux questions de son lectorat.