La Flamme chantante
Né en 1893 et mort en 1961, Clark Ashton Smith est l'un des précurseurs du fantastique moderne avec son ami H. P. Lovecraft avec qui il a énormément correspondu, et dont il a reçu de nombreux encouragements. Malheureusement pour lui, il est plutôt tombé dans l'oubli en France ces dernières années, malgré une bibliographie importante en matière de nouvelles (dont beaucoup ont été publiées dans la célèbre revue Weird Tales). Jusqu'à récemment, seules les éditions de la Clef d'argent ont assuré la publication de ses œuvres. La réédition de La Flamme chantante chez Actes Sud lui apporte donc une nouvelle mise en lumière, quelques mois après la parution d'un ouvrage autour de son œuvre poétique aux éditions de l'Œil du Sphinx, Celui qui marchait parmi les étoiles.
Une porte entre les mondes...
Illustrateur, Giles Angarth découvre une sorte de porte le menant vers un autre monde et une autre cité aux habitants totalement différents des humaines. Là-bas une musique insidieuse l'envoûte et l'attire inexorablement. Avant de céder à ses charmes, il laisse un journal qu'il envoie à l'un de ses amis, qui suivra le même chemin.
Intéressant ?
Les liens avec Lovecraft sont évidents dans cette nouvelle. Il y a le même goût pour l'étrange et l'indicible. Ici le mystère est maître. De la cité que le héros découvre, on ne saura finalement rien, ou si peu. Même chose pour ses habitants. Le principal est ailleurs, il est dans cette attirance du héros pour quelque chose qu'il ne connaît ni ne comprend, et qu'il l'effraie au plus haut point. Pourtant la curiosité sera la plus forte, et celle de deux de ses amis également, comme s'il n'y avait aucune échappatoire.
L'initiative est intéressante (malgré le prix, 14 euros les 112 pages) du point de vue historique. Clark Ashton Smith fait partie de ces grands anciens qui ne sont quasiment plus publiés (tout du moins en France) et cette parution est une bonne piqûre de rappel. Le plaisir de lecture est moins évident. Beaucoup trop d'adjectifs et cette sensation de déjà vu sans pour autant avoir assez d'informations sur cette mystérieuse cité. Bref, il faut être curieux ou amateur de Lovecraft pour y trouver son compte.