Donjon Crépuscule, tomes 110 et 111
Lewis Trondheim et Joann Sfar sont deux auteurs qu’on ne présente plus : ils ont tous deux beaucoup publié, et cela fait maintenant près de seize ans qu'ils parcourent les méandres de l’univers de Donjon. Avec Haut Crépuscule et La fin du Donjon, ils nous offrent une belle conclusion sous forme de diptyque à cette série aux multiples branches, chacune développant un pan de l’histoire de Terra Amata.
Accompagnés dans l’aventure par de nombreux dessinateurs qui ont chacun apporté leur touche à l’ensemble, ils sont suivis cette fois par Alfred et Mazan, qui se chargent chacun d’un volet de cette fin en deux volumes.
Le combat final contre l’entité noire se rapproche
Depuis que Terra Amata a explosé, l’entité noire a rassemblé un à un tous les îlots. Tous les pays ont fait allégeance, à l’exception d’un dernier foyer de résistance. Alors que tous les îlots s’éloignent du noyau de magma et de l’atmosphère respirable, le Roi Poussière pense qu’il est temps pour lui de mourir de façon héroïque. Mais son heure n’est pas encore venue, et il est temps pour lui de retrouver son vieux camarade Herbert, pendant que Marvin Rouge et Zakutu tentent de protéger les objets du Destin.
Une belle conclusion à la série
Les fans hurleront au scandale ou verseront une petite larme, toujours est-il qu’au bout de presque seize années de bons et loyaux service, le Donjon ferme ses portes ! Et dans cette série où les auteurs ne font pas les choses à moitié, on se retrouve avec deux volumes qui sortent conjointement, afin de relater une fin en apothéose : beaucoup d’action et de tension dans ces deux volumes, où à l’image des personnages qui manquent d’oxygène, on ne laisse pas le lecteur respirer !
Structuré sous la forme de deux volets qui se déroulent en parallèle, on suit avec plaisir les tribulations des héros auxquels on s’est attaché tout au long de l’aventure. Des personnages et un univers riche bourré d’humour, ce qui n'empêche pas de traiter de thématiques plus sérieuses à l’occasion, mais toujours en s’amusant. C’est encore le cas ici, on passe un très agréable moment de lecture en suivant ce récit, même si la tonalité plus sombre de Crépuscule tend à faire passer l’humour au second plan. La conclusion apporte en tout cas une belle réflexion sur le passage du temps, qui s’inscrit parfaitement dans l’édifice construit jusque-là.
Les dessins sont fidèles au style de la série, Alfred et Mazan apportant leur touche personnelle à la saga. Les traits des deux dessinateurs étant légèrement différents, ils viennent parfaitement souligner, chacun à leur manière, la différence de points de vue mise en place dans Haut Crépuscule et La fin du Donjon. Les deux tomes se répondent mutuellement, et le déroulement des événements prend tout son sens après les avoir lus dans leur ensemble. Une relecture n’est d’ailleurs pas superflue pour saisir tous les éléments de l’intrigue...
Cette série de fantasy pleine d’humour et de baston s’achève donc sur une véritable fin, fidèle à ce que les auteurs ont proposé durant toutes ces années, et vient récompenser la patience et la fidélité des lecteurs !