Chesstomb
John Ethan Py, mystérieux auteur qui se cache derrière un masque de carnaval. Il paraît qu'il aurait exercé dans l’immobilier et dans le journalisme avant de se consacrer entièrement à l’écriture.
"I had my time where I wondered if this was all in my head. "
Nous découvrons ici les documents de Shelby Williams, journaliste enquêtant sur les atrocités qui ébranlèrent la petite ville de Chesstomb dans le Massachusetts.
Bien au-delà d'une histoire de meurtre non résolue, ces documents parcourent celle de la ville et particulièrement celle d'un certain Herbert West en 1921, qui serait la clé aux horreurs planant sur Chesstomb.
"That time passed."
Quand on voit la couverture, on se dit qu'on tient là un livre fait pour des jeunes adolescents et qui, par cette "enquête", va leur faire découvrir des personnages comme Descartes et H. P. Lovecraft. Je dis pourquoi pas et commençons là la lecture...
L'œuvre se veut à la manière d'un Blair Witch littéraire, c'est une enquête fictive, un procédé intéressant quand il est bien employé et surtout bien incorporé dans l'œuvre. Malheureusement, le récit de Chesstomb ne marche pas à cause de la construction des pages, de l'incorporation des dits "documents" et surtout de ces rajouts d'éléments qui sortent le lecteur du projet initiale pour les emmener dans la fiction des événements. Au lieu de lire une étude de documents, on cantonne le lecteur à une retranscription de correspondance et de faits trop volumineux pour avoir été couchés sur papier.
On ne croit pas une seconde à Chesstomb et ses funestes événements, pire, on s'ennuie.
Comme si l'auteur en avait conscience, c'est à la moitié de son récit mettant en place Lovecraft et ceux qui deviendront les personnages de sa nouvelle "Herbert West, réanimateur" qu'il incorpore des passages de sexe et d'horreur.
C'est là qu'il est important de prévenir que ce livre malgré son début niais, n'est pas fait pour les adolescents car ils n'ont pas besoin de savoir ce qu'est une "douche dorée", entre autres... Loin d'être choqué facilement je trouve que ces passages de sexe n'apportent rien et sont juste vulgaires. C'est ce genre d'à-côté qui sort le lecteur du projet de lecture de document.
L'horreur qui y est retranscrite n'est pas en reste. On a à faire à un visuel de film gore à petit budget et dont aucune ligne ne fait honneur à l'œuvre originale de Lovecraft.
Tout donne à croire que l'auteur qui se cache sous un masque ne sait pas construire une enquête fictive et surtout la retranscrire comme telle.
Il aurait tout aussi bien pu sortir le scénario principal en roman comme le suggère la fin, malheureusement un peu tirée par les cheveux.
Très déçue par Chesstomb, ce n'est pas à ce que je m'attendais d'un roman reliant fiction avec réalité. Autant le souligner : l'auteur ne s'est basé sur aucun fait réel, il s'est cantonné à mettre en vie les personnages de Lovecraft, à réécrire d'une certaine manière la nouvelle d' "Herbert West, réanimateur".
Un hommage à H. P. Lovecraft douteux qui me laisse une désagréable sensation que l'auteur ne s'est servi que de ce père du fantastique et de l'horreur pour parfaire son propre nom. Je fermerai cette parenthèse par les mots de Howard Phillips Lovecraft :
"Je n’écris pas d'histoire, j’attends qu'une histoire ait besoin d'être écrite. Si je me mets délibérément au travail, le résultat est forcément plat et inférieur."