Monsieur Caulard
Alain Ayroles est un scénariste particulièrement connu pour deux séries, Garulfo et De cape et de crocs, où il traite des contes de fées et du théâtre sur un mode humoristique, afin de mieux les détourner. Monsieur Caulard est le troisième et dernier tome d’une série sur le thème des vampires, qu’il revisite de manière très personnelle en compagnie de Bruno Maïorana au dessin et de Thierry Leprévost à la couleur.
Le monstre n’est plus
Richard Drake est parvenu à tuer Lord Faureston, un redoutable vampire. Mais ce dernier n’est pas le seul de son espèce, et Richard Drake est bien décidé à mettre un terme à l’existence des créatures des ténèbres. Le passé de l'explorateur et l'origine des vampires vont enfin être dévoilés dans cet ultime album !
Le retour de Dracula ?
La série D abordait dans son premier volet le thème du vampire de manière assez classique : Alain Ayroles reprenait les canons du genres et les caractéristiques bien connues de ces créatures, tout en les détournant subtilement d'un volume à l'autre. C’est la société victorienne dans toute sa décadence qui est mise en scène, ainsi que la tendance des hommes à détruire leur environnement. Les vampires de cette série sont finalement très humains, une humanité exacerbée et dévoyée par leur immortalité. L'originalité de la série tient surtout dans sa présentation des multiples facettes du vampirisme, de la créature elle-même à la relation que les hommes peuvent entretenir entre eux.
Le scénariste nous dresse un portrait tout en nuance des différents personnages, et reprend l’histoire de Dracula sous un angle inédit ; le chasseur de monstres aussi a sa part d’ombre… les dialogues d’Alain Ayroles sont toujours aussi bien ficelés, et rendent à merveille la société britannique de la fin du dix-neuvième. Ce troisième volet alterne la suite de l’histoire avec des passages du journal de Dracula qui vient relater la genèse du premier vampire, et tous les éléments amenés depuis le tome 1 prennent sens jusqu’à un final sous forme d'apothéose. Les dessins ne sont pas en reste, avec des personnages très expressifs : des sentiments comme la peur, la colère, l’arrogance, la folie même sont très bien rendus. Les décors ne sont pas en reste et sont très détaillés, et les couleurs aux teintes froides et chaudes en fonction des scènes viennent contribuer à l’ambiance.
Ce dernier volet vient confirmer tout l’intérêt de cette série qui exploite au mieux un thème classique, en y apportant une petite touche personnelle bienvenue. La fin est magistrale, et vient conclut un récit maîtrisé de bout en bout. Les amateurs de vampires et de bonnes histoires peuvent se laisser tenter par D, ils ne le regretteront pas !