Le petit roi
Auteur de BD prolifique, Nicolas Jarry nous livre ici sa vision du tome 3 de la série Oracle. Actuellement, il participe aussi à la série Elfes dont le tome 7 vient de paraître. Mais il ne signe pas ici ses premiers albums, bien loin de la ! Nous le connaissons notamment pour l’excellente série Les brumes d’Asceltis, mais aussi pour Un coin de ciel bleu, Le trône d’argile, Tokyo ghost, Blackwood, et tant d’autres.
Gwendal Lemercier est un auteur et dessinateur de BD breton. S’il signe ici le dessin du troisième tome de la série Oracle, il est déjà connu pour Les contes de l’Ankou, la série Durandal (en association avec Nicolas Jarry au scénario), ou encore les Arcanes d’Alya.
Seul et contre tous.
Léandre, ce fils de roi, passionné et formé à la sculpture, voit sa vie basculer à la mort de son père. Il doit reprendre sa fonction, et abandonner son don au profit de la politique et de la guerre. Mais il est difficile de se faire écouter lorsqu’on est le roi d’une île minuscule, ne représentant aucun enjeu pour le gouvernement d’Athènes, et abandonnée des faveurs divines.
Léandre passe alors un pacte avec Zeus : s’il parvient à émouvoir ce dernier grâce à ses talents de sculpteur, l'île de Serifos bénéficiera de sa protection...
Une approche différente.
Contrairement aux tomes précédents, dont la vengeance était l’axe d’approche principal, Jarry oriente cette fois le récit différemment. Le personnage de Léandre, dernier survivant de sa famille, est tout de suite sympathique auprès du lecteur. Comment rester de marbre face à cet artiste qui doit tout abandonner ? C’est d’autant plus marquant qu’il subit ensuite les moqueries des grands dirigeants, et l’abandon des dieux… L’histoire est très prenante et plutôt actuelle. Laissant la part belle à une approche plus psychologique, ce troisième volet n’est pas centré sur l’action comme les précédents, ce qui en fait son originalité et sa force.
Les dessins sont toujours à la hauteur. Particulièrement agréables et dynamiques, ils s’inscrivent dans la continuité de la série, sans pour autant délaisser la touche propre à Lemercier. L’ensemble est cohérent avec le scénario, leur permettant de se compléter l’un l’autre. Certaines planches valent clairement le coup d’œil, et le tout est facile à lire, rendant la succession d'événements aisée à suivre. Quand on a commencé, il devient difficile de poser cette bande dessinée avant la fin, aussi intéressante que dans les autres albums de la série.