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L'alchimiste de Khaim

Sara Doke (Traducteur), Paolo Bacigalupi ( Auteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 04/09/14  -  Livre
ISBN : 9782846268066
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SylvainB   - le 27/09/2018

L'alchimiste de Khaim

Jeune prodige

De Paolo Bacigalupi, prix Hugo avec La fille automate (son premier roman, rappelons-le), on a tendance à attendre beaucoup. Son recueil de nouvelles, La fille flûte, qui prolonge en partie l’univers de son roman, a démontré qu’il maîtrisait le format court (ce qui n’est pas rien). De plus, la continuité thématique dont faisait preuve ce recueil était également indéniable (ce qui peut plaire au critique qui procède souvent par analogie, parfois par paresse…). L’alchimiste de Khaim constitue sa première tentative d’incursion dans la fantasy.  
 
L’ingénu alchimiste
 
La ville de Khaim vit sous la menace constante du roncier, sorte de forêt broussailleuse magique qui envahit le monde, sans espoir de le résorber. Car à chaque fois qu’un sorcier jette un sort, le roncier grandit. Or, tous pratiquent la magie à Khaim et, à terme, l’humanité est donc condamnée.
 
Un alchimiste ruiné voit sa fille Jiala contaminée par le roncier. Il met au point, un peu par hasard, un remède contre cette malédiction végétale. Après avoir sauvé sa fille, il va trouver les chefs de Khaim pour leur démontrer l’efficacité de sa trouvaille. Il ne se doute pas qu’elle va être confisquée par le pouvoir en place et être utilisée pour bien autre chose que de faire reculer le roncier… 
 
Exercice de style
 
Court, rapide, peut plaire. L’univers dépeint, avec ses ronces mortelles et son cadre oriental, intrigue et retient indéniablement notre attention, tout comme la plume de l’auteur et sa façon d’aborder certains sujets.  Le roncier magique constitue clairement une transposition des espèces de plants génétiquement modifiés décrits par Bacigalupi dans ses autres ouvrages.
 
Pour autant, l’amateur risque de s’ennuyer à la lecture de cette novella. À un moment, on a cependant envie de dire à ce brave alchimiste qu’il est trop naïf : comment faire confiance à des gens comme Scaz, magistère de la cité de Khaim ? On devine très vite qu’il va le trahir… Est-ce dû à un problème de construction dramatique ? Aurait-il fallu développer plus le personnage de Scaz ?
 
On est persuadés que Paolo Bacigalupi peut faire beaucoup mieux.

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