Rai Tome 1 : Bienvenue au Néo-Japon

Matt Kindt est un scénariste américain né en 1973. Il débute en 2001 avec la série Pistolwhip, coécrite avec Jason Hall pour Top Shelf Productions, une maison d’édition qui publiera aussi ses autres titres 2 Sisters et Super Spy. La sortie de Revolver chez Vertigo en 2010 marque le début de sa collaboration avec DC (Justice League of America) avant de rejoindre Marvel (Marvel Knights : Spider-Man). Depuis 2013, il écrit pour Valiant les deux mensuels Unity et Rai.

Clayton Crain est né en 1975. Il entame sa carrière en 1998 avec une série mettant en scène un célèbre personnage Valiant, Shadowman. Il illustre ensuite pour Todd McFarlane Productions Curse of the Spawn et Kiss : Psycho Circus. On lui doit aussi la mini-série Venom vs. Carnage en 2004, et des couvertures pour différents éditeurs. En 2013, il réalise plusieurs couvertures et quelques planches des titres Eternal Warrior et Harbinger Wars, avant de prendre en charge la nouvelle série Rai.

Un Japon futuriste

En l’an 4001, une intelligence artificielle nommée Père règne sur un Japon qui s’étend de l’océan Pacifique jusqu’à l’espace. Après des milliers d’années sans crime, un meurtre est commis et menace l’équilibre du pays. Le mystérieux Rai, le protecteur du peuple, se retrouve alors confronté à la réalité d’un monde transformé et à la perte de sa propre humanité.

Les rencontres qu’il fera pendant son enquête le changeront durablement, pour le meilleur ou pour le pire...

Une humanité sous tutelle

La série Rai est une série qui se déroule dans un futur sombre et sans beaucoup d’espoir pour l’humanité : si la vie telle qu’elle est mise en scène par l’intelligence artificielle qui dirige le Japon est présentée comme idéale, on retrouve une société fortement hiérarchisée, où les plus pauvres sont cantonnés dans les parties les plus basses d’un ensemble de constructions qui mènent jusqu’à l’espace. Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce qu’une poignée d’humains tentent de changer les choses. Le héros le découvrira à ses dépens, et c’est à son évolution et à ses doutes que le récit s’intéresse principalement.

 

A ce sujet, on regrettera un traitement un peu trop rapide : les changements de Rai sont un peu trop brutaux et prévisibles, il manque de complexité. Son enquête est aussi excessivement balisée, comme autant d’étapes dans son cheminement, et si c’est bien amené de ce point de vue, on a au final un récit efficace mais sans surprises.

Les dessins rendent parfaitement le côté glauque et lugubre de l’univers, notamment au niveau des couleurs, très sombres. Les décors sont également oppressants à souhait. Le découpage est par contre un peu brouillon, avec des bulles qui prennent parfois bien trop de place, certaines planches auraient gagné à être un peu plus aérées. C’était peut-être un moyen de contribuer au côté étouffant du monde décrit, mais on perd en lisibilité, et c’est d’autant plus dommage que le graphisme est agréable.

On a au final une série intéressante bien qu’un peu convenue, qui devrait plaire aux amateurs d’univers futuristes.