If only everything
Michel Falardeau est né en 1979 au Québec. Artiste complet, il est scénariste, dessinateur et coloriste. Son oeuvre a été récompensée : French Kiss 1986 a été élu "Coup de coeur du jury" du prix Actua BD (Festival d'Angoulême 2013) ; et Luck a reçu le prix Bédéis Causa Albéric-Bourgeois 2011.
Une jeune fille banale vit un drame anormal
Noah est une jeune étudiante québécoise, en lutte contre un événement traumatisant et inexplicable qui a eu lieu deux ans auparavant : partie camper avec des amis, elle a disparu et a été attaquée par ce qu'elle pense être... un loup immense. Personne ne croit son histoire malgré les horribles cicatrices dans son dos.
Un jour, elle décide de se prendre en main, et crée un blog pour raconter son histoire et éventuellement trouver des gens qui pourraient l'aider. Elle va alors rencontrer des gens étranges...
Du fantastique à pas de loup...
Quand j'ai vu le titre, la couverture et la quatrième de couverture, je me suis dit : chouette, une histoire de loup-garou. Mais le dessin sur la couverture a quelque chose de naïf, qui fait penser à de la "BD pour filles" (que j'ai tendance à détester, vous l'aurez compris). Seuls les yeux de la fille et la silhouette d'un loup immense en arrière-plan donnent l'impression qu'on va avoir peur - vraiment peur.
Et on n'est pas déçu. L'histoire commence par un des cauchemars de l'héroïne, et il est vraiment effrayant. Des têtes de mort la menacent et un loup finit par la dévorer dans une mare de sang. Puis l'histoire s'installe progressivement. Noah s'amuse avec ses amis et tente de mener une vie normale malgré le souvenir traumatisant, malgré les gens qui la croient folle - malgré les horribles cicatrices et les cauchemars sans fin.
Les choses prennent ensuite une tournure plus active lorsque Noah se lance dans son blog et entre en contact avec différentes personnes.
Une ambiance à la fois légère et terrifiante
Le récit passe constamment des blagues légères des jeunes filles ("BD pour filles"...) à la tonalité violente et terrifiante des cauchemars, ce qui crée un curieux mélange et empêche de se sentir totalement hypnotisé par cette histoire effrayante et bien conçue. L'autre difficulté, pour un lecteur français, ce sont les expressions québécoises, qui sont parfois presque incompréhensibles ("Mais tu pues la robine, toi !"). Cela coupe un peu la lecture.
Un premier volume attractif
Ce premier tome est donc assez prometteur : on a envie de savoir ce qui s'est réellement passé, qui sont les gens que Noah rencontre, et si elle va s'en sortir. Et j'espère que l'auteur utilisera son talent pour nous faire encore plus peur !