Brainless

Musicien et auteur français, Jérome Noirez laisse s'exprimer son talent à travers les littératures de l'imaginaire dans la fantasy et la jeunesse. On peut découvrir son talent dans de nombreux livres, comme Fleurs de dragon, Le shogun de l'ombre, 120 journées, ou tout dernièrement, Brainless. 

 

 

 

Jason est un adolescent invisible. Peu de conversation, un physique passe-partout, non sportif, il est très loin d'être la coqueluche du lycée. Il traverse ainsi son existence morne sans y prêter attention. 

 

Mais, invariablement, les choses changent un jour. Et pour un changement, il est de taille : Jason, surnommé par tout le monde Brainless, décède à cause d'un stupide épis de maïs. Les choses auraient pu s'arrêter la, mais Brainless revient à la vie, et doit alors reprendre un semblant de vie normal, comme les 433 autres adolescents dans son cas. 

 

Mais être un mort-vivant dans un lycée américain n'est pas chose aisée. Encore moins quand une jolie gothique tombe amoureuse, et que deux adolescents décident d'anéantir des dizaines d'élèves et de profs...

 

 

Ne vous attendez pas à être face à un livre débordant d'adrénaline, de zombies bouffeurs de cervelles, et d'une quelconque épidémie dévastatrice. Jérome Noirez met l'accent sur la psychologie du protagoniste principal, en maîtrisant le rythme narratif pour faire ressentir au lecteur la lenteur de son personnage. En effet, celui-ci est un mort-vivant qui découvre sa situation, ses difficultés, notamment cognitives, entraînant une lenteur exécutive et des résonnements très lents. 

Ainsi, le rythme du livre se calque sur ce personnage, avec une certaine lenteur, entraînant le lecteur dans ce rythme adapté, et non désagréable. 

 

Le livre regorge d'humour sur les anecdotes du quotidien d'un zombie. Entre les injections de formol pour ne pas moisir, la nécessité de manger des steaks surgelés, et l'absence de douleur permettant de faire des miracles, cela offre des possibilités intéressantes pour rendre le tout très drôle. 

 

Mais la force du livre, au delà de son humour, repose sur la critique d'une société américaine qui cumule les excès. Excès pour l'alcool, excès pour le sport, excès pour une prévention mal placée. Le contexte dans lequel prend place l'intrigue permet de véhiculer des idées surement chères à l'auteur pour sensibiliser les jeunes lecteurs. Et il faut le dire, c'est une réussite. 

 

On passe un bon moment. On rigole. Certains passages prennent une plus grande profondeur. L'ensemble est prenant, et se lit avec facilité. 

 

Brainless est dans la veine de ces romans de zombies qui sortent de l'ordinaire, à limage de Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère...et trouvé l'amour.