Sasmaël

Nicolas Jarry est un scénariste prolifique actuellement, qui associe son nom à des projets à succès dans la BD fantastique, comme dans la série les Elfes, la série Nains, ou encore Les Maîtres Inquisiteurs. Sa rencontre avec Jean-Luc Istin a été déterminante dans son choix d'oeuvrer pour la bande-dessinée. 

 

Dessinateur italien, Paolo Deplano est connu en France pour l'illustration de séries réalisées en collaboration avec Nicolas Jarry. Ainsi, on peut retrouver tout son talent sur les séries Un coin de ciel bleu, Mercenaires, ou encore Les exilés d'Asceltis.

 

 

L'Inquisition est dans une position fort délicate : un de ses membres, un maître inquisiteur dont la droiture est reconnue de tous, vient de massacrer sans doute et sans hésitation les occupants d'un palais de la puissante famille de Tyr. Pour le maître inquisiteur Sasmaël, l'enquête qui lui est confiée se révèle hors-norme sachant que le coupable n'est autre que son mentor, le maître Fendraël. 

 

Une course contre la montre est alors lancée pour innocenter Fendraël et débusquer les responsables de cette malversation qui remet en cause l'intégrité de l'Inquisition !

 

 

Après un premier tome fort remarqué pour sa qualité, prendre le relais n'était sûrement pas chose aisée pour le duo Jarry-Deplano. Mais, il faut l'avouer, le contrat est rempli très largement. 

 

On trouve dans ce deuxième volet une ambiance plus sombre comparativement à l'album précédent. L'enquête se met en place progressivement, mais dès les premières pages on comprend la tournure glauque qu'elle va prendre. L'accent est mis sur le côté oppressant d'une ville qui est soumise à un massacre sanguinaire. Le maître inquisiteur, aidé par son elfe, va devoir redoubler d'efforts pour clarifier la situation, en dépit des obstacles qu'on mettra sur sa route. L'intrigue est bien menée, avec un rythme maîtrisé et des rebondissements savamment dosés pour tenir en haleine le lecteur. 

 

L'accent est vraiment mis sur le côté sombre du scénario avec de nombreux passages en endroits cloisonnés, des souterrains et des personnages énigmatiques. Ce ton est bien choisi et reste homogène tout au long de l'album, ce qui contribue fortement au plaisir de lecture. La réussite de l'ouvrage repose aussi grandement sur la qualité des dessins. Ceux-ci s'inscrivent parfaitement dans l'ambiance générale et contribuent à la rendre glauque et pesante. Le souci du détail a autant été poussé sur les personnages que sur les créatures et les décors, extérieurs comme intérieurs. L'ensemble ne souffre pas d'approximation et est servi par une mise en couleur réussie. On pourra regretter parfois un côté un peu figé de certains visages, notamment celui de l'inquisiteur. Mais c'est bien le seul défaut que l'on peut trouver.

 

C'est face à un second tome tout aussi réussi que le premier que l'on est. Le plaisir est retrouvé, et on attend ainsi la suite avec impatience ! Le rythme frénétique de sortie saura tenir en haleine les lecteurs pour dévorer littéralement cette série !