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La Faim du Loup

Laure Manceau (Traducteur), Stephen Marche ( Auteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 02/03/16  -  Livre
ISBN : 9782330061050
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Hermine   - le 31/10/2017

La Faim du Loup

Stephen Marche est romancier. Il tient une chronique mensuelle dans le magazine Esquire et contribue régulièrement à The Atlantic, au New York Times et au Wall Street Journal. Son troisième roman, La Faim du Loup, est le premier à paraître en français, dans la collection Exofictions d’Actes Sud.

« Beaucoup de riches, après avoir durement amassé leur fortune dans l’un des arrière-pays qui composent le vaste territoire central américain, dérivent vers ses métropoles côtières. Désœuvrés, les enfants gâtés échouent à Los Angeles. New York avale les ambitieux. Les vieilles femmes bien conservées, remplacées par des épouses plus décoratives ou par des bateaux à voiles, vont régulièrement à Londres redécorer des appartements. »

Une grande saga familiale à l’américaine

Des chasseurs ont retrouvé un corps nu dans la neige. Ce corps, découvert dans un endroit retiré du nord du Canada, n’est autre que celui de Ben Wylie, l'héritier d'une dynastie qui, en seulement trois générations, a amassé une fortune et un empire économique colossaux. Immobilier, presse, matières premières ou pétrole, rien n’échappe à leur emprise.

Loin de là, à New York, Jamie Cabot, journaliste freelance et fils des anciens domestiques des Wylie, va essayer de comprendre comment Ben Wylie est mort, et tenter de mettre à jour leur terrible secret.

Mais dont l’aspect lycanthrope peine à convaincre

Ce roman est une déception : grands espaces, beau cynisme, récit plaisant et envolé d’une saga américaine comme on les aime, sur plusieurs générations et maîtrisant parfaitement les sujets économiques dont il parle, l’auteur insiste cependant pour introduire une touche de fantastique, et plus précisément de lycanthropie. Cela aurait pu marcher et amener une lecture et une métaphore subtile du capitalisme et de la maxime bien connue « l’homme est un loup pour l’homme » mais cela tombe à plat. L’origine de cette lycanthropie n’est jamais évoquée, et ses conséquences sont plutôt minimisées et légères. La couverture, peu attractive, renforce également cet horizon d’attente erroné chez le lecteur, qui attend un récit à la teneur plutôt gothique/victorienne et entend déjà les hurlements à la lune !

Ce positionnement fantastique anecdotique est d’autant plus décevant que le récit est par ailleurs plaisant et teinté de cynisme tout à fait réjouissant. Une fois cette constatation effectuée, l’entremêlement de plusieurs récits passés ou contemporains ainsi que l’épopée de ce clan Wylie, immigrés écossais traversant plusieurs époques fondatrices de la culture et du way of life à l’américaine, sont agréablement écrites et composent un bon récit de saga nord-américaine. Stephen Marche reste un auteur dont nous aurons plaisir à découvrir les titres et la plume acérée.

À lire pour l’aspect économique et dynastique, à fuir pour le côté fantastique ! 
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