L'ère des cristaux - Tomes 1 et 2
Haruko Ichikawa est née en 1980. Elle débute sa carrière en 2006 avec le one shot Mushi to Uta (L’Insecte et la Chanson), qui remporte deux prix. Entre 2007 et 2011, elle publie sept one shot dans le magazine Afternoon de Kôdansha. L’ère des cristaux a débuté en 2012, et compte actuellement cinq volumes.
Une série étrange qui ne manque pas de charme...
Dans un très lointain avenir, les humains ont disparu, laissant derrière eux une nouvelle forme d’êtres vivants minéraux, les gemmes, qui se livrent à une guerre sans fin contre les Séléniens, une race lunaire mystérieuse. Chez ces êtres de cristaux, la valeur guerrière tient à la résistance du crsital. Phos, le héros de notre histoire, est toutefois trop fragile pour se battre, et peine à trouver sa place dans ce monde...
Malgré ses défauts
Haruko Ichikawa nous livre ici une histoire à l’atmosphère étrange, dans une histoire empreinte de poésie au rythme lancinant. On suit une galerie d’êtres immortels dans leur vie quotidienne, rythmée par les attaques des Séléniens. Chacun a un rôle bien défini lié à la qualité du minéral qui le compose, et le principal protagoniste, Phos, ne sait pas trop où se situer, et sera certainement celui par qui arrive le changement... Il lui arrive toutes sortes d’épreuves qui l’amènent à mieux connaître ses camarades et le monde qui l’entoure. Les personnages sont attachants, on découvre peu à peu les liens qui les unissent, et le poids que leur immortalité fait peser sur eux...
Le récit se laisse suivre, mais il pêche aussi par un certain manque de rythme, y compris dans les scènes d’action. Il est vrai que cela contribue à l’atmosphère de cette série et lui donne un ton singulier, mais on peine à s’enthousiasmer, l’ennui pointant parfois le bout de son nez. On notera aussi des dialogues assez peu naturels et qui s’enchaînent mal, dès lors que plus de deux personnages interviennent dans une scène. On a l’impression que chacun parle de son côté, ce qui rend la lecture quelque peu laborieuse par moments.
Les dessins sont quant à eux très épurés, avec un découpage très sage et qui manque de dynamisme, qui n’est sans doute pas étranger au manque de rythme de la série. Comme les dialogues, les cases s’enchaînent parfois de manière confuse, rendant les actions assez peu lisibles. Les personnages ont un design agréable, et le travail sur les chevelures est remarquable, mais on regrettera l’absence de décors dignes de ce nom. Il se dégage toutefois de l’ensemble un certain esthétisme, qui ne plaira sans doute pas à tout le monde !
Cette série laisse un sentiment étrange : si elle ne manque pas de charme et reste fascinante par certains aspects, elle s’avère assez peu enthousiasmante au final...