L’œuf de dragon
Martin, hier et aujourd’hui
George R. R. Martin, rappelons-le, fut un nouvelliste remarquable qui faisait les délices de l’amateur de science-fiction, avant de devenir l’auteur adulé du
Trône de fer. En France, les recueils
Chanson pour Lya et
Des astres et des ombres l’avaient installé au firmament des grands nouvellistes. Le critique nostalgique et toujours impitoyable se rappelle de tout ça en lisant les premières pages de
L’œuf de dragon, roman court qui s’inscrit dans un cycle d’histoires préfigurant le trône de fer (après
Le chevalier errant et
L’épée lige). Alors, verdict ?
Aventures initiatiques
Dunk, chevalier errant, est accompagné d’un écuyer surnommé L’œuf qui n’est autre qu’Aergon Targaryen, fils d’un prince riche et puissant, et est en route pour Winterfell pour se mettre au service des Stark. Il se remémore son enfance lorsqu’ils croisent un convoi mené par Lord Gormon Peake. Ils apprennent que Lord Ambrose Beurpuits se marie et organise à cette occasion un tournoi dont le prix est… Un œuf de dragon. Dunk hésite mais sa curiosité est piquée à l’excès lorsqu’il apprend que Gormon Peake a un passé trouble. Il décide de se rendre au mariage de Lord Beurpuits… Sans savoir qu’il met le doigt dans un engrenage qui va lui révéler bien des secrets et des turpitudes des sept royaumes.
De l’art du conteur
Intrigues de palais, ambitions et rancœurs : tout y passe dans L’œuf de dragon, qui se révèle assez riche, surtout lorsque la connaissance du Trône de fer repose essentiellement sur la série HBO. En tout cas, cela se lit avec plaisir, Dunk est truculent et attachant tandis que son jeune écuyer lui réserve du fil à retordre. Ce petit roman ne pourra cependant intéresser que ceux (nombreux) qui ont lu la saga du Trône de fer avec passion.