Violent Cases

Initialement paru en 1987, Violent Cases est signé par le duo Neil Gaiman/Dave McKean. Neil Gaiman a réussi ensuite à s’imposer avec la série Sandman tout en publiant des romans comme American Gods, prix Hugo en 2002. Quant à Dave McKean, il est devenu célèbre grâce à son travail sur Arkham Asylum, sur un scénario de Grant Morrison, et également avec Black Orchid, dont l’histoire est aussi signée par Neil Gaiman.

 

Violent Cases constitue la première histoire sortie de l’imagination des deux compères, à une époque où les comics explosent littéralement (rappelons que Watchmen de Moore et Dark Knight de Miller viennent alors de sortir, avec le succès que l’on connaît). De quoi s’agit-il exactement ?

 

 

Le narrateur, aujourd’hui adulte, se remémore un incident survenu durant son enfance, lorsqu’il avait quatre ans, où son père lui a fait très mal à un bras. Afin de soulager sa douleur et de l’aider à rééduquer son bras, son père l’emmène voir un vieil ostéopathe qui dit avoir soigné Al Capone lui-même.

 

C’est le début d’une relation étrange où le vieillard lui raconte sa vie. Chaque visite chez l’ostéopathe est une féérie qui soulève des questions chez l’enfant : qui était Al Capone ? Quelle est son histoire ? La mémoire du vieil ostéopathe ne tarde pas à envahir l’enfant.

 

 

Il est difficile de résumer une histoire qui semble se dérober à chaque case à une compréhension strictement linéaire. Il n’est pas rare que la narration de Violent Cases entremêle les souvenirs, illustrant ainsi ce que peuvent être les pièges de la mémoire.

 

Il faut saluer le dessin de Dave McKean, très influencé par les compositions de Bill Sienkiewicz, qui travaille à l’époque avec Frank Miller sur Elektra Assassin par exemple. McKean réussit pleinement à transcrire le script à la fois onirique et tortueux de Gaiman. Tour de force graphique, Violent Cases n’a en rien perdu son pouvoir de fascination et nous ne pouvons que vivement le conseiller aux amateurs de comics, et aussi aux autres.