Terre de folie

Léo est né en 1944 au Brésil. Au milieu des années soixante-dix, il a le coup de foudre pour la revue Métal hurlant. Il s’installe à Paris en 1981 et travaille pour la presse. Ses premiers albums paraissent au début des années 1990, période à laquelle il rencontre Rodolphe. Il connaît le succès avec Aldébaran, suivi de Bételgeuse, Antarès et Survivants.
 
Rodolphe est né en 1948. Il a été professeur de lettres, libraire, puis journaliste et écrivain. Scénariste prolifique, on lui doit de nombreux albums, le dernier en date étant Robert Sax, en collaboration avec le dessinateur Louis Alloing. Avec Rodolphe, on lui doit Kenya et Namibia, et maintenant Centaurus, où ils sont accompagnés par Zoran Janjetov aux dessins. Né en 1948, on lui doit les couleurs de l’Incal de Moebius, et les planches de Avant l’Incal avec Jodorowsky. Il dessine aussi les Technopères et Ogregod.

Les incidents se multiplient

La Terre n’était plus habitable : un vaisseau-monde fut construit en quête d’une nouvelle planète et neuf mille huit cent personnes sélectionnées pour constituer ses passagers et son équipage. Quatre siècles plus tard, leurs descendants arrivent enfin à Vera, leur destination.

Tandis que le groupe d’observation dépêché sur place doit faire face à une faune étrange et dangereuse, l’équipage resté en orbite cherche à découvrir qui a pu s’introduire dans le vaisseau vingt ans auparavant…

Une planète piège ?

La narration de Centaurus se divise en deux parties distinctes : on suit ainsi le groupe chargé d’explorer la planète d’un côté, et de l’autre les péripéties auxquelles l’équipage du vaisseau est confronté. Cela permet aux auteurs de maintenir la tension et le suspense, et de lever petit à petit le voile sur les étranges incidents qui se produisent depuis l’arrivée sur Vera. Entre la découverte d’une réplique exacte du Mont Saint Michel (jusqu’à l’intérieur des boutiques qui parsèment le célèbre lieu touristique), et des gratte-ciel construits un peu plus loin, on a de plus en plus l’impression que les protagonistes ont atterri sur un énorme décor laissé là à leur intention.

Et les découvertes faites par l’équipage en orbite, qui donne lieu à un cliffhanger de bon aloi en fin d’album, promettent encore de belles surprises… même si cela a un côté un peu frustrant ! Le récit est quoi qu’il en soit bien mené, et la planète avec ses détails incongrus distille une gêne palpable, le lecteur sent (avec les personnages) que quelque chose cloche, mais quoi ? On a un bout de réponse, et on espère que la suite sera à la hauteur. Les dessins sont dans la continuité des volumes précédents, avec des personnages expressifs, de très beaux décors et un bestiaire étonnant. Centaurus est une série de SF intéressante, assez classique au fond mais efficace.