Susto

 

Membre du collectif d’écrivains de science-fiction dénommé Zanzibar, Luvan (alias Marie-Aude Matignon) a aussi tâté à un moment des arts numériques. Elle a commencé à publier des textes à partir de 2001 et elle publie un premier recueil de nouvelles, CRU, chez Dystopia Workshop. Elle nourrit ses textes de ses expériences de voyage et des mythologies scandinaves ou africaines. Susto constitue sa première édition chez La Volte, éditeur connu pour sa volonté de brouiller les genres et aussi pour ses prises de risques.

 

 

Nous sommes sur l’île de Ross, dans un futur où l’humanité ne semble survivre qu’en Antarctique. À l’ombre du mont Erebus se trouve la ville de Susto. Son peuplement est très cosmopolite : on y trouve des Japonais, des Espagnols, des Scandinaves. À Susto, les gens survivent, se battent, luttent. On y trouve Adina Sadovska, une prophétesse qui paraît folle à certains, qui appellent à la révolte les masses opprimées. Mais voilà que les volcans tonnent : Susto est-elle condamnée ?

 

 

Avec Susto, Luvan n’a pas choisi la facilité. Voici un roman choral qui comporte beaucoup de personnages dont on découvre au fur et à mesure l’histoire. Parallèlement, le lecteur découvre aussi les mythes de la ville et l’auteur n’hésite pas à jouer avec les références de différentes littératures de genre (et aussi des comics). On trouve même des calligrammes ! Elle a clairement fait feu de tout bois, en visant très haut. Las, s’il y a bien des fulgurances ici et là, si la description de la ville intrigue, si, enfin, la chute est plutôt bonne, Susto finit par décevoir. La structure chorale, difficile par sa nature même, n’est ici pas assez maîtrisée. De surcroît, les personnages sont juste esquissés, unidimensionnels. Cela peut plaire. En tout cas, Susto intrigue par son ambition : on a envie de lire autre chose de cet auteur.