Yukio Tamai est un mangaka né en 1970. Artiste reconnu au Japon, aux côtés d’auteurs tels que de Kentaro Miura (Berserk), Hiroaki Samura (L'Habitant de l'infini) et Takehiko Inoue (Vagabond), il n'avait jusqu’à présent jamais été édité en France. C’est désormais chose faite avec ce seinen en quatre tomes, Kedamame.
Bienvenue à Kamakura
1246, Japon médiéval. Kokemaru le bouffon protège la jolie danseuse Mayu et sa sœur la belle Kyara, malgré son unique bras. Grimé en chat, il passe son temps à raconter des inepties, mais il s’avère bien plus redoutable qu’il n’en a l’air…
Un samouraï envoyé par le shogounat pour enquêter sur des meurtres à Kamakura n’est d’ailleurs pas dupe, et porte ses soupçons sur le jeune homme.
Une histoire bien mystérieuse
Ce premier volet ne manque pas d’attraits : avec pour fil rouge l’enquête autour du meurtre de prostituées, l’auteur introduit les principaux protagonistes de l’histoire, y ajoute une bonne dose de mystère, et décrit un Japon féodal plus vrai que nature, avec sa population bigarrée et les gens de différents statuts sociaux qui cohabitent tant bien que mal. La petite touche de fantastique (voire peut-être de SF, les volumes suivants nous permettront d’y voir plus clair) vient compléter un récit maîtrisé, dont on a hâte de lire la suite.
Les dessins ne sont pas en reste, avec des personnages aux visages très expressifs qu’on distingue sans peine les uns des autres, et des décors qui viennent renforcer l’ambiance tour à tour festive (lors des danses de la troupe itinérante que le héros accompagne) et plus oppressante (au moment des combats). Ce changement de registre contribue au rythme et au dynamisme du récit, et il est bien difficile de le lâcher avant la fin. Ce premier tome est donc une belle réussite, en espérant que la suite s’avère aussi enthousiasmante !