Signal d'alerte

Neil Gaiman - Signal d'alerte

Une valeur sûre

Qu’est-ce qui fait courir Neil Gaiman ? L’auteur de Sandman, célèbre série comics du label Vertigo, et d’American Gods, roman mémorable aujourd’hui adapté en série, multiplie les activités. On lui doit ainsi des romans graphiques, comme Signal/Bruit ou Violent Cases avec Dave McKean et il s’est fait remarquer aussi ces derniers temps par son activisme en faveur des migrants. Sorti fin 2018, Signal d’alerte regroupe des nouvelles ou des courts récits qui se veulent aussi des hommages à des auteurs qu’il a aimés, comme Ray Bradbury.

Un recueil éclectique

On trouve de tout dans Signal d’alerte, du bon et du moins bon (mais rien de mauvais). Citons, en hommage à une jeune fille avec qui j’aimais regarder ce feuilleton, Nulle heure pile, une histoire utilisant Le docteur de Dr Who, qui se joue avec brio des paradoxes temporels. Anecdotique mais plaisant, L’homme qui a oublié Ray Bradbury se veut un hommage à l’auteur des chroniques martiennes. Dans le rayon hommages, on trouve aussi Le retour du mince duc blanc renvoie à David Bowie et au Thin white duke de l’album Station to station, un de ses meilleurs au passage. On trouve aussi de la fantasy.

Des diamants

Citons deux réussites, ancrées dans l’adolescence. D’abord Le problème avec Cassandra : le personnage y voit une femme qu’il a inventé adolescent, comme un amour secret, se manifester quand il en a trente-cinq. Elle contacte même ses amis et il finit par la rencontrer… Voilà une histoire intrigante et bien écrite dotée d’une bonne chute. Et puis Orange : une gosse raconte sous forme de réponses à des questions qu’on ne voit pas comment sa sœur excentrique s’est retrouvée possédée par des extraterrestres. Par moments, grâce à la force d’évocation du texte, on pense à L’exorciste. Deux preuves de plus du talent de Neil Gaiman.

Sylvain Bonnet