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Enfin la nuit

Camille Leboulanger (Auteur), Leraf (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 25/03/21  -  Livre
ISBN : 9791036000720
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Salome   - le 25/07/2021

Camille Leboulanger - Enfin la nuit

Originaire du Sud-Ouest, Camille Le Boulanger réside aujourd’hui en Bretagne où il est enseignant de français. Auteur de romans et de nouvelles, il est également un amateur de cinéma et de vieux hard rock. J'ai eu l'occasion de découvrir l'auteur grâce à Malboire (L'Atalante 2018), un chouette roman qui nous baignait dans une ambiance post-apocalyptique avec comme thématique l’eau et le fanatisme religieux. Bertram le Baladin (Critic 2017), quant à lui, officiait plutôt dans la Fantasy. Son dernier roman en date est Ru (L'Atalante 2021).
Enfin la nuit (L'Atalante 2011, chroniqué une première fois par Jérôme) fut son premier roman. Dans un genre post-apocalyptique lui-aussi, mérite aujourd'hui toute notre attention. Est-ce oui ou non un bon premier jet d'écriture ?

Sous le ciel embrasé, dans une ambiance post-apo déroutante

Nous faisons la connaissance de Thomas, un policier qui s'embarque malgré-lui dans un road trip. Il fuit la ville qui n'a désormais plus rien à lui offrir, et va au gré des rencontres et aléas sur sa route. Comment peut-on envisager un avenir alors que le chaos est partout, que les corps sur les routes s'amoncèlent, et que force est de constater il ne fera plus jamais nuit ?

J'avais eu un gros coup de cœur pour l'écriture de Camille sur Malboire, j'étais très curieuse de savoir ce que celui-ci allait me réserver. On retrouve là-encore un format plutôt court, 220 pages environs, et un synopsis qui ma foi peut se résumer en une phrase (j'ai pour ma part dû forcer un peu pour le suspense et vous mettre l'eau à la bouche, mais l'idée est là). On imagine souvent des trucs assez grandioses quand on pense à du post-apo, des gens plein d'idéaux, de grosses explosions et de catastrophes. Mais ici point de tout ça. On suit un protagoniste plutôt banal, Thomas, un monsieur tout le monde, armé mais pas non plus un fou de la gâchette loin de là, dans un quotidien banal. Thomas se retrouve seul du jour au lendemain, sa compagne est partie sans prévenir, et lui-aussi finit par se fait l'idée de s'en aller, sans aucun but en tête, si ce n'est d'avancer.

Thomas est à l'image de ce que l'on pourrait être à sa place, pas vraiment bien préparé, il se tire à l'arrache, il a des notions de bon sens, mais n'est pas non plus un survivaliste aguerri. Et c'est précisément dans ces circonstances qu'on s'identifie et s'attache étonnement très vite au personnage. Via la plume de Camille Leboulanger, on a un récit à la troisième personne d'un narrateur omniscient, et du point de vue de Thomas. C'est déroutant, mais cela donne tout de suite une tonalité curieuse, un point de vue à la fois impliqué et détaché, et c'est probablement beaucoup à cause de ça qu'on peut y lire un certain cynisme du post-apo. A l'image de ses commentaires souvent caustiques sur son environnement.

Enfin la nuit est donc une curiosité, un premier jet qui mérite notre attention. Pas parfait, certes, le rythme peut sembler un poil inégal par endroit, mais qui a ce je ne sais quoi qui fait que ce roman marquera de manière assez durable comme ce fut le cas avec Malboire pour ma part. Moralité, si vous aimez le genre je ne peux que vous inviter à y jeter un œil, ça vaut le détour.

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