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Liens de sang

Octavia Butler (Auteur), Nadine Gassie (Traducteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 15/04/21  -  Livre
ISBN : 9791030704082
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Dana, jeune femme noire d’aujourd’hui, se retrouve propulsée au temps de l’esclavage dans une plantation du Sud et y rencontre ses ancêtres…

UN ROMAN D’AVENTURE QUI EXPLORE LES IMPACTS DU RACISME, DU SEXISME ET DE LA SUPRÉMATIE BLANCHE.

SylvainB   - le 22/04/2021

Octavia Butler - Liens de sang

Une auteure trop tôt disparue

Morte en 2006, Octavia Butler avait commencé sa carrière d’auteure dans les années 70, bénéficiant des ateliers d’écriture Clarion animés par Harlan Ellison et Samuel Delany. Elle remporta deux prix Hugo de la meilleure nouvelle en 1984 et 1985 pour Speech sounds et Bloodchild ainsi que le prix Nebula du meilleur roman en 1999 pour La parabole des talents. Voici donc la réédition de Liens de sang, récit d'une jeune femme qui voyage dans le temps et rencontre ses ancêtres esclaves…

Le passé est un cauchemar

Dana, jeune femme noire, est depuis peu mariée à Kevin, jeune écrivain blanc. Ils ont emménagé en Californie, tout a l’air d’aller bien lorsque, le jour de ses vingt-six ans, Dana s’évanouit. Elle se retrouve près d’une rivière où un enfant se noie. Dana plonge dans le cours d’eau et le sauve. Lorsqu’elle le ramène à sa mère, elle se rend compte que quelque chose cloche. Les costumes, le regard des gens… Dana comprend qu’elle a remonté le temps jusqu’au début du XIXe siècle, en plein esclavage. Elle réintègre son époque, devant Kevin éberlué et lui raconte son histoire. Le phénomène se répète chaque fois que l’enfant qu’elle a sauvé, Rufus, est en danger. Car Rufus, bien que blanc, est son ancêtre…

Un roman foisonnant

Liens de sang brasse avec un certain brio beaucoup de thèmes. Le voyage dans le temps bien sûr, liant ici un homme et une femme liés par les liens du sang, quoique blanc et noire. La réflexion sur le racisme irrigue bien sûr le roman. Octavia Butler peint avec justesse l’univers des plantations et démontre que l’esclavage imprègne toute la société sudiste. Rufus, jeune garçon auquel s’attache très vite Dana, sa descendante, sera ainsi corrompu par le système. Et puis il y a le sexisme. Ici, l’homme blanc exerce sa suprématie sur les noirs et sur les femmes : c’est d’ailleurs finalement par des viols (même s’il dit l’aimer) commis sur la jeune esclave Alice que Rufus engendrera les ancêtres de Dana. Liens de sang dérange, secoue le lecteur. Et c’est tant mieux.

 

Sylvain Bonnet

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