Goodnight Paradise

Joshua Dysart - Goodnight Paradise

Une équipe créative déjà rodée

Scénariste expérimenté ayant surtout travaillé pour DC comics (Unknown Soldier), Dark Horse (Hellboy, B.P.R.D) et Image Comics, Joshua Dysart a déjà été nominé pour le Eisner Award en 2009, signe de reconnaissance de la profession. Il fait ici à nouveau équipe avec Alberto Ponticelli dont il a pu évaluer le graphisme sur Unknown Soldier. Le tandem signe ici Goodnight Paradise, un graphic novel qui se rattache au polar, tendance roman noir comme on va le voir.

Un enquêteur d’un type nouveau

Eddie est un sans-abri de Venice Beach, un type au bord de la plage que personne (ou presque) ne remarque. Il est alcoolique, névrosé et essaie de fuir les ennuis… et son fils qui veut passer le voir. Un jour il remarque une jeune fille dans la rue, complétement hystérique. Il tente de lui parler mais son chien se montre très agressif. Il n’y prête pas attention et après tout, les gens… Jusqu’au moment où il découvre le cadavre de la fille et celui du chien dans un bac à ordures. Eddie devient alors hanté, obsédé par cette histoire. Et décide d’enquêter, découvrant rapidement que Venice Beach est la proie de spéculations immobilières de haute volée. La jeune fille est-elle morte à cause de ça ? Eddie, dont le fils arrive, n’est pas au bout de ses peines.

Une critique impitoyable de la société américaine

Joshua Dysart propose ici un diagnostic impitoyable de son pays, prenant comme narrateur un sans-abri (dont on découvrira le parcours sans tomber dans le misérabilisme) passablement perturbé. De plus,  Dysart a choisi d’utiliser les rêves de son héros pour que ce dernier entrevoit des pistes : on est parfois pas loin de Twin Peaks et ça fonctionne. Le graphisme de Ponticelli, très bien découpé, se révèle parfois âpre, dur. Beaucoup aimeront et certains seront rebutés : cela n’enlève rien à l’originalité de la narration et à la force de l’histoire.

Sylvain Bonnet