Au début du XXIIe siècle, l’Europe sert de zone tampon entre les grands blocs qui veulent se partager le monde. En France, Carry Galen est un chercheur cobaye qui travaille au sein d’un organisme qui procède à des expérimentations sur des personnes douées de facultés paranormales. Gaynes, quant à lui, est un amnésique qui vient de s’échouer sur une mystérieuse planète, où il va pouvoir découvrir une société anarchiste en totale opposition avec l’Europe dans laquelle évolue Carry Gallen...
On ne présente plus Pierre Pelot… et pourtant on va le faire. Auteur d’une œuvre considérable, il reçoit avec Delirium Circus le grand prix de l’Imaginaire en 1978 et on citera parmi ses réussites notables La guerre olympique ou le cycle des hommes sans futurs. Il a aussi écrit des polars, comme L’été en pente douce et a récemment été publié à la Série noire (il était temps) avec Les jardins d’Eden. Voici une réédition de Transit, roman paru originellement en 1977 chez Robert Laffont.
Entre deux mondes
Au début du XXIIe siècle, l’Institut de Recherches Télergiques européen mène des études sur des individus doués de capacités paranormales. Carry Galen est l’un d’eux. On leur fait faire des voyages accomplis sous hypnose, vers d’autres univers, en les plongeant dans un état proche de la mort. Mais voilà que Galen disparaît lors de son voyage. Sur une planète nommée Gayhirna, on découvre un amnésique. Conduit dans un hôpital, on ne dénomme Gaynes et on le confie à Lone, une femme qui entreprend de lui faire découvrir ce monde dont il ne garde aucun souvenir. Gaynes et Galen sont-ils un seul et même individu ? Lors de son retour, Galen se demande s’il n’est pas devenu fou…
La réalité en question
On peut rapprocher Transit de certains romans de Philip K. Dick, voire de Christopher Priest tant l’interrogation sur la nature même de la réalité traverse l’histoire et le personnage de Galen (il doute même de ses souvenirs…). C’est plutôt réussi et toujours efficace à relire près de quarante ans après, preuve supplémentaire du talent de Pelot. Et puis il y a aussi une histoire d’amour qui, pour une fois, ne sombre pas dans la mièvrerie. Transit est un roman à (re)découvrir.
Sylvain Bonnet