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L'homme canon

Aux éditions : 
Date de parution : 06/01/22  -  Livre
ISBN : 9791030705027
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Le chef de gare. ― Et vous comptez en faire quoi d' ce canon ? L'homme. ― On veut aller de village en village pour montrer notre spectacle aux gens. Le chef de gare. ― Vous êtes des saltimbanques, quoi ? L'homme. ― Oui, c'est ça. C'est le début du printemps et on s'est dit que c'était le bon moment pour partir sur les routes et offrir un peu de distraction aux gens. Le chef de gare. ― Parce que vous pensez que les gens ont besoin de distraction, vous ? Il pointe son index en direction de l'écran-télé. Et ça, c'est quoi alors ?

SylvainB   - le 08/03/2022

Christophe Carpentier - L'Homme-canon

Découvrir un auteur

On ne connaît pas encore ici Christophe Carpentier. On sait qu’il a publié plusieurs romans aux éditions Denoël et P.O.L, dont l'ambitieux (selon les critiques) Mur de Planck, ainsi que Cela aussi sera réinventé, paru en 2020 Au Diable Vauvert. L’homme-canon est paru en début d’année chez ce dernier éditeur.

Notre futur ?

A Sainte-Blandine-sur-Fleury, un homme inconnu pénètre dans la gare. Il s’appelle Bastien et il attend une marchandise, que le chef de gare n’est pas en mesure de retrouver. Il attend un canon car Bastien est un homme-canon. Il s’obstine à attendre sa livraison, qui ne vient pas, suscitant la,colère du chef de gare et des réactions très fortes chez les habitants, du rejet à la fascination. Or, Bastien n’est pas ce qu’il semble être. En 2070, la société née des deux pandémies de COVID a banni l’art, la littérature et les films. Seul subsiste la télévision et le direct où les spectateurs voient des pompiers en action, des femmes accoucher, etc… mais pas de fiction. Et Bastien essaie, avec son histoire d’homme-canon de réintroduire de la fiction dans la vie. A ses risques et périls.

Une dystopie sévère

Bien sûr, L’homme-canon est une fiction dystopique construite à partir de ce que nous, c’est-à-dire les citoyens, avons vécu de 2020 à aujourd’hui. Confinement, privation de liberté, librairies définies comme commerces non-essentiels (du moins pendant les deux premiers confinements), extension de la surveillance… Le roman frappe donc fort, tellement il sonne juste, vraisemblable. Formellement, le texte se présente comme un scénario ou une pièce de théâtre. C’est vif, tendu, parfois un peu lourd dans la démonstration. L’Homme-canon ne laissera pas indifférent.

 

Sylvain Bonnet

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