Carnum

Et vous, vous aimeriez manger de la viande humaine ? Carnum de Christophe Carpentier, un livre qui bouscule sur le cannibalisme..

Un écrivain qui sort de l’ordinaire

Auteur du Mur de Planck (POL, 2016) et de L’homme-canon (Au Diable Vauvert, 2022), Christophe Charpentier construit une œuvre singulière, à mi-chemin entre roman et dialogue philosophique, où il interroge frontalement, parfois avec humour, notre société. Carnum, paru récemment, s’attaque à un des plus grands tabous culturels: la consommation de viande humaine !

Innover, toujours innover

De nos jours, Jérôme, ex-patron d’une entreprise de transport routier, vient de divorcer de sa femme Elisabeth et traverse une dépression. Il est abordé par une chirurgienne, Edwige qui lui révèle qu’elle a consommé de la viande humaine, ce qui se révèle succulent et profondément addictif. Vaguement dégoûté, Jérôme accepte cependant de monter avec elle une société devant commercialiser cette viande, achetée auprès de donneurs dûment payés. Et ça marche très fort, la viande humaine se révélant meilleure que n’importe quelle drogue. Jérôme et Edwige savent-ils cependant que le cannibalisme réveille aussi une part obscure de la nature humaine ?

Un roman dérangeant

Carnum dérange. Écrit sous forme de dialogues, à la manière d’une pièce de théâtre, le roman surprend le lecteur qui se demande jusqu’où vont aller les protagonistes. On ne peut aussi à un moment s’empêcher d’y voir une allégorie de la société de consommation et des nouveaux produits proposés, censés provoquer un « manque » chez les consommateurs. Carnum dégoûte aussi un lecteur habitué à visualiser les scènes qu’il lit. Carnum secoue. Carnum, voyez-vous, on ne l’oubliera pas de sitôt.

Sylvain Bonnet