Aurélie Wellenstein est une autrice française spécialisée dans la littérature de l'Imaginaire que ce soit pour la jeunesse ou un lectorat plus adulte. J'ai eu pour ma part l'occasion de la connaître avec La Fille de Tchernobyl (Magnard 2016) lauréat du Coup de cœur Jeunesse de la ville d'Asnières 2017. Le Roi des Fauves quant à lui obtient le prix des Halliennales, les Loups chantants le prix Elbakin en 2017 elle est l'auteur Coup de cœur des Imaginales. Mers Mortes obtient quant à lui le Prix Imaginales des Bibliothèques. Bref, si vous ne l'avez pas encore compris, Aurélie Wellenstein est une habituée des nominations et prix littéraires. En plus de ses romans, Aurélie travaille également en tant que scénariste de bandes dessinées, comme La Baleine Blanches des mers mortes (Drakoo 2021), avec Olivier G. Boiscommun au dessin.
Autant vous le dire tout de suite, je prends toujours un plaisir particulier à découvrir ses nouveaux romans. Yardam, réédité chez Pocket a reçu quant à lui le Prix de la 25eme heure du livre du Mans, voyons donc tout de suite de quoi ça parle.
A Yardam la folie est sexuellement transmissible
Nous faisons la connaissance de Kazan, un dévoreur d'âmes piégé dans une ville close en proie à l'émeute. Kazan souhaite néanmoins trouver un remède à ce fléau qui le pousse toujours un peu plus vers la folie, ses voix le hantant en permanence, lui faisant même douter de son identité. Lorsqu'il tombe un jour sur un couple de médecins étrangers qui se rendent dans la cité pour tenter de trouver un remède à cette étrange maladie, Kazan voit là une occasion d'en tirer parti. A partir de là commence la chute de Kazan, et de Yardam avec lui.
Un page-turner captivant d'une grande noirceur
Encore une fois elle ne m'aura pas déçue, Aurélie livre ici un récit d'une grande maturité, autant dans le style que dans son intrigue. Elle se sent définitivement à l'aise dans cet imaginaire sombre bercé d'horreurs et de folie omniprésente (que je voyais déjà immerger avec panache dans Le Roi des Fauves et Le Dieu Oiseau). Dans Yardam, elle décortique avec minutie l'humain, les maladies mentales et une société en proie à la chute. Kazan est un personnage d'une grande ambivalence, tantôt odieux et égoïste, tantôt attachant et pitoyable. On se surprend à se demander si on doit le détester ou l'adorer. Cette descente dans les Enfers abyssaux de Yardam est savamment maitrisée et je ne peux que m'incliner face à ce récit qui m'aura, encore une fois, captivé du début jusqu'aux dernières pages que j'ai tourné fébrilement.
Bref, lisez-le, et ses autres romans si ce n'est pas encore fait.