La Terre étouffe sous le poids de sa surpopulation et se meurt lentement.
Pour survivre, l’humanité a dû ouvrir de nouvelles routes de colonisation : des portails perçant des passages dans l’espace vers les Outreterres, ces planètes lointaines où la vie semble possible.
Heinlein et ses romans pour la jeunesse
Auteur de l’histoire du futur, d’Etoiles garde à vous ! (adapté à l’écran par Paul Verhoeven sous le titre de Starship Troopers), d’En terre étrangère, de Révolte sur la Lune, Robert Heinlein est un des plus grands écrivains américains de science-fiction. Il avait aussi écrit pour la jeunesse des romans qui avaient remporté un assez grand succès comme Le jeune homme et l’espace ou Podkayne, fille de Mars. Destination Outreterres, jamais traduit jusqu’ici, fait partie de ce type de production.
Un exercice qui tourne mal
Rod Walker qui se prépare à l’exploration de l’espace sous l’égide de son professeur, Matson. Avec ses camarades, il va subir un test pour mesurer ses aptitudes à la survie en milieu hostile : on l’envoie passer un portail spatial pour se retrouver sur une planète inconnue avec un seul conseil, attention aux Stobors. Rod passe le portail… et celui-ci se referme. Le voilà seul sur une planète hostile et… il s’en sort. Il finit par retrouver d’autres jeunes comme lui et ils finissent par s’organiser. Rod se bat pour le leadership de cette communauté avec Grant, plus posé et plus intellectuel. Grant décède en laissant à la communauté une constitution et des règles. Rod devient le maire de la colonie mais voilà que le portail s’ouvre à nouveau : la Terre revient… Et traite ces jeunes colons comme des mômes mal embouchés.
Un roman distrayant
Destination Outreterres est un roman initiatique où un jeune homme découvre d’abord comment survivre pour ensuite assumer des responsabilités d’adulte. On retrouve aussi des traces de l’idéologie libertarienne défendue par Heinlein : comment définir l’équilibre entre les libertés de l’individu et les règles de la communauté (vous avez 5 heures) ? Notons aussi quelques lieux communs sur les relations hommes/femmes qui datent un peu le livre. L’ensemble fonctionne cependant et n’est pas dénué d’un charme désuet. A lire.
Sylvain Bonnet