Etre un motard analphabète, toxicomane, et possédant un QI équivalent à celui d'un enfant de primaire ne semble pas être les prérequis attendus pour sauver le monde. Et pourtant, malgré un CV peu reluisant, Ernie Ray Clementine est la seule chose qui nous sépare de l'Apocalypse. En ayant reçu accidentellement un sérum de surhomme, il est devenu l'espion le plus puissant du monde, et il semble impossible de s'en sortir sans son aide...
Un junkie super héros
Et voici Ernie Ray Clementine, un rejeton peu reluisant de l’espèce humaine. Motard, clochard, Ernie ne s’intéresse pas à grand-chose, à part les filles et la came. Après avoir volé du fric mis de côté dans un bar pour l’armée du salut, Ernie s’offre un peu d’héro. Dehors, dans la rue, en train de déféquer, il perd la seringue qui glisse sur le bitume. Quand il croit la récupérer, il se l’injecte illico… Mais ce n’est pas de l’héroïne. Ernie s’est injecté un sérum, créé par un scientifique appartenant à l’autorité centrale, dirigée par Mother Earth, qui lui confère des super pouvoirs. Et comme l’organisation d’extrême-droite Scorpionus a caché une bombe dans New York, tout dépend d’Ernie… Qui n’en a rien à faire !
Une histoire iconoclaste
Avec ce premier volume de The Scumbag, le scénariste Rick Remender (Tokyo Ghost) livre une histoire roborative où tout semble s’inverser : le héros est un junkie, les gens de scorpionus ressemblent au Shield de Marvel (et leur patron est fan de Batman…) et disons qu’un certain discours produit par des cercles d’ultra-droite en prend plein la figure (on ne va pas s’en plaindre). Le dessin est plus inégal. Le début est dessiné par Lewis Larosa, très inspiré. Les pages d’Eric Powell sont du même niveau mais un Andrew Robinson est très moyen. The Scumbag fera cependant les délices des amateurs.
Sylvain Bonnet