Les Royaumes Immobiles, tome 1 : la princesse sans visage

Découvrez les Royaumes Immobiles d'Ariel Holzl

La parution au format poche des Royaumes Immobiles est l’occasion de revenir sur ce premier volume, écrit par Ariel Holzl.

Quatre monarques. Quatre saisons. Quatre royaumes. Jusqu’à la mort du Roi Gris, provoquant un déséquilibre. Quelqu’un doit s’assoir sur le trône vacant avant que l’énergie des Royaumes Immobiles n’engloutisse tout. Une compétition est lancée : le sacre, auquel Ivalie de Mystfall se voit fermement invitée.

La trame de fond est somme toute classique. Une compétition pour accéder au pouvoir et une jeune femme un peu recluse/différente sont des éléments récurrents ces dernières années. Là où l’auteur se démarque, c’est dans l’atmosphère du récit. Une ambiance un peu malaisante, « glauque », mais aussi pleine de dérision qui contraste avec la découverte de l’univers. De prime abord, il est question de magie, de créatures folkloriques et celtiques, de souveraineté, de compétition, de noblesse, puis, à l’instar de l’héroïne, nous découvrons un monde plus retors et cruel. Les nobles écrasent sans scrupules les races « inférieures » et les reines se livrent en permanence à des jeux de dupes et de pouvoirs. On comprend également que les Royaumes Immobiles se situent en parallèle du royaume des humains, aussi appelés « rêveurs » et qu’ils sont prisés pour le pouvoir qu’ils confèrent aux monarques. Un univers plus complexe qu'il n'y paraît dans lequel va devoir survivre Ivy.

N'importe quelle paysanne peut acheter son aiguille au marché ! dit-elle en retrouvant son sérieux. Mais une reine ne marchande pas. Elle prend.

Ivalie, qui a vécu recluse jusqu’à ses 18 ans, se voit projetée au milieu des serpents, sans savoir ce que lui réservent les reines, les défis ou même ses congénères. Épreuves après épreuves, elle doit se frayer un chemin pour rester en vie. Elle est naïve, mais intelligente, ce qui lui permet de s’en sortir à bien des égards. On a quand même envie de la secouer à certains passages. Sa naïveté et son manque de caractère par moment peuvent vite lasser. Si sa malédiction est intéressante (elle peut tuer d'un regard), Ivy reste un personnage plutôt simple, que l’on apprécie bien, mais qui manque tout de même de profondeur pour un attachement véritable.

Dans mon manoir, j'étais comme une poupée cassée, oubliée au fond d'un coffre à jouets. Et me voilà devenu un pantin. J'ignore ce que le Gentilhomme compte gagner de mon éventuelle victoire au Sacre, mais je sais ce que je peux y perdre : ma vie.

En somme, La princesse sans visage est un bon premier tome, avec des éléments intéressants. L’univers est cohérent et Ivy est un personnage qui évolue au fil des pages. C’est un réel point positif que de la voir prendre en maturité. La chute est surprenante et laisse présager un second tome mouvementé et passionnant.