1938. La Grande Guerre a pris fin quelques années plus tôt, mais des conflits perdurent. Depuis que les portes de l'au-delà ont été ouvertes, les puissances mondiales se disputent le contrôle de la vie après la mort. Mourir ne fait plus peur ; tout le monde veut gagner son Ticket pour Summerland, ville fantôme peuplée de personnes récemment décédées. Mais dans l'ombre d'autres forces se profilent, à l'image du dieu technologique de l'Empire soviétique... Lorsque Rachel White, agent du SIS pour le compte de l'Empire britannique, apprend qu'une taupe soviétique s'est infiltrée dans leur organisation, elle met tout en oeuvre pour la retrouver. Mais l'espion a des amis haut placés et, surtout, il est mort. Elle devra mettre sa carrière en péril et se trouver de nouveaux alliés pour pouvoir le traquer jusqu'à Summerland.
D’autres temps
Retour en 1938, mais un autre 1938. La grande guerre a pris fin, la révolution russe a bien eu lieu mais les portes de l’au-delà sont ouvertes. L’Angleterre impériale fait face à l’URSS afin de contrôler Summerland, le lieu où les âmes des défunts viennent se réfugier, s’ils ont gagné leur Ticket pour ça (même dans la mort, on n’est pas tous logés à la même enseigne). Et Rachel White apprend qu’une taupe soviétique s’est infiltré parmi les services secrets britanniques. Et il s’agit de Peter Bloom, un fantôme, peut-être le fils caché du premier ministre. Et il va falloir faire vite à un moment où la guerre d’Espagne fait rage, le moment pour Staline et son groupe de dissidents communistes (et oui) de peut-être s’emparer du pouvoir à Madrid.
Un roman entre uchronie et espionnage
Auteur du Voleur quantique (Bragelonne, 2013), le finlandais Hannu Rajaniemi change complètement de registre avec Summerland, une histoire qui mélange allègrement les genres. Et c’est assez réussi, on se passionne pour ce monde où beaucoup pensent ne jamais mourir vraiment (et des surprises les attendent) tandis que les blocs s’affrontent, y compris chez les morts. Mention spéciale au duo Rachel White/Peter Bloom, des personnages intéressants et fouillés. Summerland est donc un roman savoureux et jamais ennuyeux.
Sylvain Bonnet