Demi-dieu, fils du colérique et redouté Arès, Daemon Coeur-de-Marbre est méprisé par ses contemporains. Ce qui, en bon misanthrope, lui va très bien ! Pour vivre, il met sa force colossale au service du plus offrant, sans se soucier des conséquences de ses actes. Jusqu'au jour où une malédiction jetée par Zeus ne le force à susciter la gratitude chez autrui. Malgré l'aide d'Eugenios, un jeune poète en herbe, il va découvrir qu'il n'est pas si simple de gagner le coeur des foules...
La quête de la gratitude
Daemon est un demi-dieu doté d’une force colossale, fruit des amours d’Arès et d’une mortelle. Mercenaire, il vendait sa force au plus offrant jusqu’à ce que Zeus ne l’afflige d’une malédiction : il se transformera en statue de marbre, sauf s’il commet des actes héroïques qui suscitent de la gratitude (sacré Zeus !). Accompagné du jeune poète Eugenios, il cherche ainsi à devenir un héros, pas facile quand on ne sait pas ce que c’est. Sa route croise celle de la jeune Kallista qu’il sauve des centaures. Il la ramène au temple d’Apollon mais Kallista est désespérée d’y être retournée… Daemon et Eugenios vont devoir découvrir ce qu’il s’y cache, condition essentielle pour que… Kallista ressente de la gratitude envers Daemon, peu enthousiaste à l’idée de devenir peu à peu une statue.
Devenir un héros
Vincent Brugeas (La République du crâne, Tête de chien, Nottingham) choisit ici de nous offrir une histoire immergée dans la Grèce antique, ses dieux pleins de passions et ses monstres pittoresques, qui renvoie directement au Héros aux mille visages de Campbell. Daemon n’est rien d’autre qu’une quête où le personnage principal, pour devenir un héros, doit apprendre à découvrir son humanité. Vu l’hérédité paternelle (dieu de la guerre, tout ça tout ça), c’est loin d’être gagné même si ses compagnons vont l’y aider. La partie graphique assurée par Ronan Toulhoat et Yoann Guillo est en tout cas superbe.
Sylvain Bonnet