Des news d'Elizabeth Vonarburg

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Elizabeth Vonarburg a répondu aux questions du site Elbakin. tout l'entretien est ici. Voici un extrait :


Qu'est-ce qui vous a amené vers la littérature de l'imaginaire ? Pourquoi vous attire t-elle ?

C'est ça, c'est que quand j'ai découvert la SF, j'avais beaucoup lu, je vivais dans une maison de livres et j'avais beaucoup lu de livres d'adultes parce que mes parents estimaient qu'à 15 ans, on est adulte. J'avais donc beaucoup lu mais j'avais l'impression d'être dans une boîte, d'être une fille en province, au début des années 60 ... J'étais sur un rail: je deviendrais prof, sans doute, il n'y avait pas beaucoup de « respire » dans tout ça, ça manquait de souffle. Et tout d'un coup, je rentre dans la SF et là waow, le couvercle de la boîte saute. J'avais lu Orwell, tout ça, mais je n'avais jamais entendu le mot SF avant de tomber dans la SF à 15/16 ans. Et donc ça a été cette libération extraordinaire, et si je n'avais jamais rencontré tous ces genres, les genres de l'imaginaire, je n'aurais sans doute jamais écrit. J'aurais peut-être écrit de la poésie, mais j'ai arrêté à 15 ans. Le problème avec l'écriture normale, hors-genre, c'est que ça parle de je/me/moi en général, mais d'une façon très directe. Alors que dans les genres, c'est extraordinairement déguisé. Et moi, après mon expérience malheureuse avec mon roman psychologique, et avec la poésie en vers libres que je trouvais très molle au niveau de la forme parce que je ne maîtrisais pas le truc, et aussi parce que ça me renvoyait dans la face mes propres choses gluantes. Dans la SF je pouvais avoir l'illusion, et j'ai cultivé cette illusion pendant une dizaine d'années, que non, ça ne parlait pas de moi mais de créatures exotiques dans des lieux étranges, et pourtant j'ai été nourrie de mythologie étrange. Ce n'est qu'après, vers 76, après avoir émigré et fini la troisième version de Tyranaël, que tout d'un coup, ça m'a frappée : « Mais bon dieu ! ça ne parle que de moi ! ». Alors là, j'ai assumé.
Et à partir de là, l'écriture est devenue consciemment une exploration de soi, un voyage en soi.
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