Au bout de deux jours de festival, le public a pris une vraie claque avec J’ai rencontré le diable ( I saw the Devil). A sa sortie dans les salles coréennes, ce nouveau long métrage de Kim Jee-Woon (réalisateur de deux-sœurs et le bon, la brute et le cinglé) a défrayé la chronique à cause de son extrême violence psychologique. Un film détonnant grâce à l’acteur Choi Min-Sink, la révélation de Old Boy, époustouflant de justesse. Il traque le pervers qui a tué sa fiancée et la vengeance le mène très loin dans ses actes. L’histoire est simpliste et pourtant pendant plus de deux heures (c’est un des films les plus longs du festival) on ne s’ennuie pas. Le spectateur est en état de tension permanente. L’œil de Kim Jee-woon offre une dimension esthétique incroyable au film faisant passer la beauté avant l’histoire. Les jeux de lumière, la musique, la composition des plans, tout est extrêmement travaillé, fascinant le public de Gérardmer. Le réalisateur a su renforcer son histoire par des atmosphères sans musiques, un dénouement lent et des jeux d’acteurs subtils. Le sadisme est omniprésent, exerçant une pression constante et on ne sait plus vraiment à la fin de l’histoire de quel côté de la moral on doit se placer. Ce thriller coréen hard core fait ressortir la vengeance profonde enfouie dans tout être humain et on se pose la question : que ferais-je si un proche était assassiné avec une telle cruauté ? Un film à digérer. Sortie prévue en salle en juillet.
Noémie Debot-Ducloyer