erik le rouge a écrit: |
tout d'abord merci pour la dédicace du "démuni de livre" je t'en promets une montagne la prochaine fois que tu viendras dans notre cuvette grenobloise, ensuite une question de relecteur inconditionnel de tes textes ayant comme fondement la nécromantie la plus sombres (Un amour dévorant & Le Confident). Y a -t-il une chance pour que nous puissions un jour lire les mémoires de Sassanos ? |
C'est amusant, je me posais la même question ces derniers jours.
Sassanos possède une vie très riche (si l'on peut ainsi parler d'un monstre) ; son enfance, qu'il n'évoque jamais, a été marquée par une épiphanie très particulière ; ce qu'il trame pendant que Benvenuto essaie de sauver sa peau relève de l'abomination la plus décomplexée ; ce qui l'attend par la suite oscille entre la transcendance et la démence. Donc, oui, Sassanos est un très bon sujet. En plus, ce serait très drôle de peindre Benvenuto et le Podestat par son point de vue.
Mais je crois que ce qui fait le charme du personnage, c'est sa part d'ombre non seulement nécromantique, mais aussi narrative. C'est pourquoi, finalement, je ne pense pas que j'écrirai ses mémoires. En revanche, il est certain qu'il va continuer à hanter les récits à venir du Vieux Royaume, du moins tant qu'il n'aura pas été rattrapé par les conséquences de ses actes.
A son sujet, je peux juste faire une révélation :
[SPOILER]
Il a maquillé la vérité quand il a raconté à Benvenuto, au retour de son terrible voyage, que les deux Ouromands y ont laissé la vie. L'un des deux a survécu. Et le survivant, qui en a trop vu, est vraiment, vraiment très en colère…
[/SPOILER]
erik le rouge a écrit: |
Deuxième question, plus légere mais non moins importante : "bon sang mais comment as-tu fait pour écrire tout ça sans une bonne carte ?" ou bien est-ce par perversité envers ton lecteur que tu n'en as pas publié ? |
Je suis un pervers.
J'ai une carte grossière de la Transestrie (le continent où se trouve le Vieux Royaume) et de l'archipel de Ressine, une autre de Ciudalia, une carte très précise de Bourg-Preux… Alors, pourquoi ne pas en avoir inclus dans les volumes ? Parce que j'ai voulu placer mon lecteur dans la situation d'un voyageur médiéval. Au Moyen Age, on se déplace sans carte, en se fondant uniquement sur le savoir des guides, sur les renseignements collectés en route, sur ses souvenirs de précédents périples. Les seules cartes médiévales exploitables sont les portulans, qui dessinent les côtes des voies maritimes et sont des trésors si jalousement gardés par les grands armateurs que le commun des mortels en ignore l'existence. En France, il faut attendre le règne de François Ier pour avoir les premières cartes à peu près fidèles du royaume…
Donc, j'abandonne mon lecteur dans le Vieux Royaume comme un pérégrin médiéval.