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Les robots : machines au coeur de verre ?
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Les robots : machines au coeur de verre ?

Le terme "robot" a été initialement utilisé par Karel Capek, dans sa pièce de théâtre Russom's Universal Robots (connue aussi sous le sigle R.U.R.) jouée pour la première fois en 1921, bien que l'auteur ait désigné son propre frère, Josef Capek, comme l'inventeur du mot.
 
Etres mécaniques, automates, cyborgs, les robots sont le fruit de l'imaginaire et sont porteurs d'une forte symbolique qui traverse l'Histoire aussi bien que les histoires. Si selon les croyances Dieu créa l'homme à son image, c'est l'homme qui se pose en créateur de la machine, au point de vouloir qu'elle lui ressemble de plus en plus. Et c'est-là un domaine clé des oeuvres de SF. La preuve en image avec les films adaptés des plus grandes figures de l'homme-machine dont les caractéristiques physiques vont se heurter de plus en plus à leur caractère humain.
 
Si l'on se réfère au cycle des robots d'Asimov, rappelons les trois lois de la robotique que l'auteur énonce dans son oeuvre, dont les questions de droit naturel ont été explorées.
 
 
Si ces lois mettent clairement en lumière une opposition entre robot et humain, cette frontière est pourtant de plus en plus floue au regard de la figure du robot dans les oeuvres de SF.
 
Dans certaines créations, les robots sont si évolués qu'on les confond avec de vrais humains. Dans Blade Runner, le film de Ridley Scott de 1982, très librement adapté du roman de Philip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, les "répliquants" eux-mêmes ignorent qu'ils ne sont pas humains, après qu'on leur ait injecté de faux souvenirs.
 
 
Certains ont fait du robot une créature innocente à l'image d'un enfant qui découvre le monde. C'est le cas du petit héros de D.A.R.Y.L.
Illustré dans un film de 1985, Daryl est un petit garçon pas comme les autres. C'est en réalité un prototype de robot créé par l'armée américaine et recueilli comme orphelin dans une famille.  Mais son origine le rattrape lorsque l'armée le recherche pour le détruire.
 
 
Short Circuit, en 1986, met lui aussi en scène un robot fabriqué par l'armé américaine pour être une arme mais qui change radicalement lorsqu'il est frappé par la foudre (ou la providence divine). Sans ressembler à un humain, Numéro 5 va toutefois développer des caractéristiques très humaines telle que la peur de la mort.
 
 
C'est une caractéristique que l'on retrouve aussi dans L'homme bicentenaire de Chris Colombus, réalisé en 2000. De simple robot domestique dans la famille Martin, le robot incarné par Robin Williams va révéler des penchants très humains dès lors que les enfants lui ordonnent de sauter par la fenêtre. Le choc de la chute fait naître en lui une créativité et des sentiments qui vont le placer au rang d'être humain à part entière au sein de la famille.
 
 
A l'instar du jeune David dans Intelligence Artificiel, le film réalisé par Spielberg en 2001, et adapté de la nouvelle de Brian Aldiss, Les Supertoys durent tout l'été, ces petits robots se lancent dans une quête effrénée pour accéder à l'humanité. De ce fait, on oublie très vite leur robotique puisque David, par exemple, ressent ce puissant besoin d'amour maternel. Il fait lui-aussi des rêves d'enfants et nous touche aux larmes, nous autres humains, mais aussi les autres robots qui n'hésitent pas à se sacrifier pour qu'il réalise son rêve, à l'image du robot gigolo distributeur d'amour, incarné par Jude Law.
 
 
 
Dans I, robot, le film directement adapté de l'oeuvre d'Asimov en 2004, le robot Sonny viole la première loi en tuant son créateur mais est aussi en mesure d'éprouver des émotions, que ce soit de la colère ou de la tristesse, mais il est aussi capable de rêver. Plus que cela, ce robot a son libre-arbitre. Ce qui fait de lui une machine aux caractéristiques très humaines.
 
 
 Cette thématique a dernièrement été au centre du film Chappie de Neil Blomkamp. Chappie est en effet un robot qui se retrouve au coeur des questionnements humains sur le danger que des machines pensantes peuvent représenter dans les sociétés humaines, alors qu'il est lui-même capable de ressentir des émotions.
 
 
Au delà d'une quête d'humanité, les robots illustrent parfois la quête de liberté à l'image de l'androïde créé par Fritz Lang dans le film culte Métropolis. C'est le robot qui va pousser les ouvriers à se révolter contre le système de caste.
 
 
 Mais les robots peuvent aussi prendre forme sous des aspects féminins. C'est le cas notamment dans Ex Machina sorti en salle au début du mois où le jeune programmateur Caleb va faire la connaissance de la première intelligence artificielle jamais créée qui prend la forme d'une femme répondant au doux nom de Ava. Femme-Robot avec laquelle il va interagir, avec toutes les questions du rapport homme-femme que cela suppose.
 
 
 
Dans le film animé japonais Ghost in the Shell, la cyborg Motoko qui lutte contre le crime informatique est agitée par de nombreuses questions existentielles et ontologiques. 
 
 
 
Dans Terminator 3, une androïde, envoyée dans le passé pour éliminer le futur leader de la révolution, est le pendant masculin du Terminator - sempiternel Schwarzy - qui lui protégera John Connor.
 
 
 
Que ce soit la poursuite d'un idéal humain, à l'image de la belle et froide Hadaly dans L'Eve future ; oeuvre somme toute assez misogyne mais véritable chef d'oeuvre de la littérature SF de Villiers de L'Isle-Adam ; ou la poursuite d'une déité que l'on peut rapprocher également de l'homme-machine créée par Frankenstein dans l'oeuvre de Mary Shelley, toutes les créations mises en place dans la SF tendent à faire du robot un être aux caractéristiques humaines.
 
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