Déniché chez un bouquiniste, ce court roman m'a fait une forte impression, notamment par la beauté sèche, épurée, et en même temps la générosité de la plume des deux auteurs, surtout dans la première partie du roman.
La problématique du livre, si on la simplifie rapidement, tient à l'alternative individu/collectif. (et je lisais en même temps Spin, de Wilson, qui pose à peu près la même question: le jour où l'individualisme spirituel, politique, économique, aura fait son temps, sera-t-on prêt à accepter l'idée que l'individu n'est pas l'aboutissement de millions d'années de perfectionnement, et qu'il y a quelque chose de plus viable et de moins raté au-delà? => d'où les jolies petites machines de von Neumann...)
Elle est enrichie par une réflexion très belle sur l'enseignement. Le Maître, David, est le personnage qui se demande, au fond, ce qu'il doit réellement faire de ces enfants dont on encourage les pouvoirs psys en les confinant dans un Castel au beau milieu du désert. C'est une très belle question, que les profs se posent forcément (de façon plus ou moins consciente): si jamais notre enseignement avait réellement le pouvoir d'infléchir la destinée des gens, que voudrions-nous les aider à devenir?
Une très belle lecture, donc.
Systar