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After® - Les secrets d'écriture d'Auriane Velten
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After® - Les secrets d'écriture d'Auriane Velten

A l'occasion de la sortie d'After®, Auriane Velten revient sur l'écriture de ce nouveau récit aux éditions Mnémos.

Actusf : Avec After®, votre premier roman, on trépigne de mot en mot, à l’idée de découvrir l’après... Peu d’autrices et d’auteurs ont ce talent naturel de nous emmener sans effort au sein de leurs histoires. S’agit-il de votre premier texte finalisé ou avez-vous travaillé sur d’autres textes préalablement ? Et si oui, pourquoi avoir choisi de faire publier celui-ci ?

Auriane Velten : After® est en réalité ma cinquième tentative de roman (sans compter la chose que j’ai commise au collège) ; le second que j’envoie à des maisons d’édition ; et le premier digne d’être publié. Si jamais il existe des auteurices capables d’écrire un bon roman du premier coup, je les envie beaucoup ! Pour ma part, si mes précédents textes recelaient de bonnes idées, ils étaient trop faibles par ailleurs, notamment sur la construction de l’intrigue et le traitement des personnages.

Actusf : Il est très difficile de donner un synopsis de votre roman sans en retirer tout le sel de l’intrigue et des surprises qui jalonnent le récit. En revanche, peut-être pouvons-nous parler des thématiques qui le traversent. L’altérité, le genre, l’amour, la mémoire, la vérité. Autant de sujets qui semblent en phase avec les préoccupations actuelles de tout une génération. Était-ce une volonté consciente ?

Auriane Velten : Bien vu : je confirme m’être arrachée les cheveux lorsque j’ai dû écrire un synopsis, et avoir beaucoup plaint les personnes qui allaient devoir se charger de la quatrième de couverture.
Pour ce qui est des thématiques, je ne parlerais pas de volonté consciente. Il m’est simplement aussi vital d’écrire dans l’imaginaire que de parler de choses qui me préoccupent, me traversent et me meuvent. Je n’arrive simplement pas à faire autrement, à inventer des histoires qui seraient dépourvues de tels questionnements.
Enfin, les préoccupations dont vous parlez sont simplement les miennes – celles de « ma génération », cela me semble un peu exagéré, tant cela recoupe d’autres facteurs. Je ne me dis pas « je vais écrire là-dessus parce que ça intéresse (ou interroge) les gens ». J’écris là-dessus parce que c’est important pour moi (et donc, certes, que cela me semblerait également important que notre société en général questionne ces thèmes).
Sauf pour l’amour ! Vous m’avez étonné en le citant. Si vous parlez de l’amour qui peut lier deux (ou davantage) êtres vivants, et que l’on peut nommer aussi amitié ou affection ou intérêt ou dévotion ou tendresse (ou etc., car il a mille formes), je suis d’accord. Si vous parlez d’un amour de type sentimentalo-sexuel, il faudra que je relise le roman pour savoir où vous avez pu trouver cela.

Actusf : Sans trop en dire, vous faites évoluer vos personnages dans un monde post-apocalyptique où il semble n’y demeurer aucun souvenir de la «vie d’avant». Cette page blanche a toutefois été remplie d’une nouvelle histoire, de nouveaux souvenirs et pourtant, une douce et ancienne musique demeure. Certaines choses ne peuvent-elles être oubliées selon vous ?

Auriane Velten : J’ai toujours du mal à répondre aux questions qui parlent d’absolu. Le « rien-jamais » m’est difficilement envisageable, et je ne peux pas affirmer que en aucun cas certaines choses ne pourront être oubliées. (Hélas.)
Par contre je pense qu’une personne, et encore plus une société, peut difficilement tout oublier d’elle-même d’un coup et être encore capable, après ce coup, de dire « je » (et de parler à un « tu » ou des « vous », et donc de faire société). D’où mon postulat qu’une perte de mémoire totale et absolue n’était pas crédible.
Quant à mon choix des choses qui sont demeurées, il est fondé sur mes propres croyances et espoirs. Je crois qu’il y a certaines choses qui ne devraient pas être oubliées, et d’autres dont nous pourrions fort bien nous passer. Et j’espère que si nous faisions un grand tri dans ce qui emplit notre mémoire, nous choisirions de conserver certaines choses, et notamment les arts, les sciences, et la discussion.
Par ailleurs, les lecteurs remarqueront bien que je n’ai pas opéré mes choix totalement en mode Bisounours, et qu’ont également survécu des aspects moins reluisants de notre monde, tels les liens de domination et l’amour du pouvoir (en grossier résumé).

Actusf : On sent à la lecture de votre premier roman que vous ne vous arrêterez pas là. Qu’il y a encore de la matière à votre écriture ! En avez-vous l’envie ? Et si oui, pourquoi ?

Auriane Velten : Oui ! J’ai envie. Ou plutôt : j’ai besoin, et cela répondra à la suite de la question.
Je ne fais pas partie de ces individus d’exception capable d’écrire pendant des heures dans l’extase totale. Je n’aime pas particulièrement écrire ; j’aime l’avant et l’après ; c’est-à-dire imaginer et avoir écrit. Par contre, quand je n’écris pas, je ne vais pas bien. Je crains d’être une personne-qui-écrit, et j’emploie ici les tirets à dessein, car si vous retirez l’écrit je crois qu’il n’y aura plus de personne.

Actusf : Enfin, plus personnellement, comment voyez-vous votre après ?

Auriane Velten : En autrice de l’imaginaire. Cela a été mon but depuis mon enfance, je ne vois pas pourquoi cela changerait. Je rêve de pouvoir en vivre, mais ça…

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