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Comment écrire ses propres romans de fantasy... avec Vincent Mondiot et Sandrine Alexie
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Comment écrire ses propres romans de fantasy... avec Vincent Mondiot et Sandrine Alexie

De lire et aimer la littérature de l'imaginaire à en écrire, il n’y a parfois qu’un pas que de nombreux lecteurs sauter chaque année.
Mais comment le franchir et concrétiser l’envie en véritable roman ?

Nous avons demandé à Vincent Mondiot et Sandrine Alexie de nous donner quelques-uns de leurs conseils...

Pour Sandrine Alexie, autrice de L'Appel des Quarante - La Rose de Djam aux éditions L'Atalante, un bon livre de fantasy, c'est...

Ce qui fait un bon roman, tout court : des personnages qui échappent tellement à leur auteur qu’on finit par parler d’eux comme des gens réels, qui comptent dans nos vies autant (voire plus) que des collègues ou des membres de notre famille. Après, l’écriture, la qualité littéraire, le style, bien sûr… Rien de particulier à la Fantasy, sauf une chose : la cohérence de l’univers que l’on bâtit, et éviter ce que Tolkien reprochait à C. S. Lewis : mélanger les mythologies, les univers, avec ce côté macédoine, entre faunes et nymphes, licornes, christianisme…

Pour le monde de La Rose de Djam, mes frontières sont claires : ne pas aller au-delà du vraisemblable selon le XIIème siècle. Des derviches qui ont le don d’ubiquité, déplacent des objets à distance, lisent dans les pensées, rien que de très courant pour les historiens et les biographes médiévaux. Tout comme, du côté européen, les miracles de la Légende dorée ne sont pas à remettre en question. Si saint François avait été contemporain de mes Quarante, il aurait bien parlé à un loup, et le loup lui aurait répondu !

Par contre, je n’y mets pas de tapis volant, de djinn qui sort d’une bouteille, d’oiseau géant. Ce n’est pas le monde des Mille et une nuits.

Et pour un conseil à donner à ceux qui souhaitent écrire ?

C’est un lieu commun, mais juste : il faut lire, beaucoup, et de tout, et pas seulement dans les genres de littérature que l’on souhaite écrire : des classiques, des polars, de la poésie, des romans de toute époque et tout pays… Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu un écrivain qui n’ait pas d’abord été un boulimique de lectures.

Il faut aussi sans cesse écrire pour se dégourdir la plume. Tout le temps, n’importe quoi. Des lettres, des journaux, des posts de blog, des fictions, ce que l’on veut, mais quotidiennement. Il faut écrire comme un peintre doit sans cesse se promener en faisant des croquis, comme un musicien fait ses gammes.

En bref, il ne faut pas « souhaiter » écrire, il faut écrire.

De son côté, Vincent Mondiot, auteur des Mondes Miroirs aux éditions Mnémos, vous propose sa définition d'un bon livre de fantasy :

La spécificité d’un roman de fantasy, à mon sens, par rapport à un roman plus réaliste, tient dans la création d’un monde imaginaire.
L’enjeu majeur pour faire un bon roman de fantasy repose donc, encore une fois pour moi, dans l’équilibre à trouver entre le fait de fabriquer de toutes pièces un univers original et intéressant pour les lecteurs, sans le laisser pour autant noyer l’intrigue et les personnages. Il faut réussir à créer une toile de fond crédible, avec son histoire, ses détails, sa géographie, ses grandes figures, sa cohérence interne… Tout en évitant qu’elle prenne le pas sur l’histoire que nous allons raconter.
L’univers doit rester un outil, et ne pas être une fin en soi. C’est ce qui différencie un roman d’une encyclopédie.
Outre ça, évidemment, comme pour n’importe quel autre roman, les interactions entre les personnages, le rythme de la narration, le style, les points de vue, tout ça doit être travaillé, mais ce sont des considérations plus générales.

Et son conseil à ceux qui souhaitent se lancer est le suivant :

Le premier conseil que je donne toujours lorsqu’on me le demande, c’est d’écrire. Ça paraît bête, mais je me suis rendu compte que beaucoup de personnes voulant devenir écrivains n’écrivaient en réalité pas souvent. Il faut le faire. Se forcer, même quand on n’est pas inspiré, quand on a peur, quand on se trouve mauvais… Comme n’importe quelle autre discipline, l’écriture nécessite du travail, de l’entraînement. Très peu d’écrivains sont bons dès leur premier roman. Il faut apprendre, échouer, recommencer…
Et surtout, ne pas avoir peur de ça, ni s’enfermer dans un refus de se remettre en question. Là aussi, c’est une question d’équilibre : il faut réussir à avoir assez confiance en ses histoires pour les mener à terme, tout en étant capable d’écouter les critiques et d’accepter que, très probablement, non, on n’est pas le plus grand écrivain à avoir foulé le sol.
Pour peut-être un jour le devenir, il faut d’abord faire la paix avec l’idée qu’on ne l’est pas encore.

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