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Dimension Uchronie n°2 - L'interview de Gillen
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Dimension Uchronie n°2 - L'interview de Gillen

A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 2, dirigée par Bertrand Campeis, aux éditions Rivière Blanche, Gillen revient sur l'écriture de sa nouvelle, Pour une gorgée de Talisker.

Actusf : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?

Gillen : Bonjour, je m'appelle Gillen (ou Guillaume dans un univers uchronique). Pour l'information, Gillen, c'est Guillaume en basque ! Mon parcours ? Et bien des études d'histoire, de communication et une formation professionnelle pour travailler en bibliothèque.
Ha oui, l'écriture, pardon !
Et bien c'est le début. J'ai présenté une nouvelle, Poulpe Apocalypse, il y a deux ans je crois, lors d'un appel à textes sur Lovecraft, organisé par les éditions Nestiveqnen. Et j'ai été sélectionné pour le volume 2. Le petit truc marrant, c'est que Poulpe Apocalypse a d'abord été écrite lors d'un événement que j'aime beaucoup : les 24 heures de la nouvelle. Pendant 24h, avec une contrainte distribuée au dernier moment, on doit écrire minimum 10000 signes. Pour moi, chaque année, c'est toujours un challenge.
J'ai toujours voulu écrire, mais c'est seulement depuis quelques temps que je m'y essaie sérieusement, tout en m'amusant.

Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?

Gillen : Depuis tout petit, je lis de la science-fiction, de la fantasy et du fantastique. Je suis aussi assez fan du steampunk en littérature. Et le combo steampunk/uchronie fonctionne plutôt bien. Comme j'aime beaucoup l'histoire, j'ai été happé par les univers uchroniques. J'ai dévoré Roma Aeterna, de Robert Silverberg, ce fut une lecture jubilatoire. Et j'ai enchaîné directement avec l'intégrale de La Porte des Mondes. Il a vraiment une plume magique ce Silverberg !

Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?

Gillen : Et bien, c'est très simple. Par l'intermédiaire du grand spécialiste de l'Uchronie, Bat...Bertrand Campeis. Il m'a accordé sa confiance pour écrire dans le volume 2, qu'il en soit grandement remercié !

Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?

Gillen : Je souhaitais écrire sur la guerre civile espagnole et finalement, j'ai écrit sur une Écosse indépendante ! Alors on passe de A à Z en passant par M (rires).
Bref, un jour, j'ai lu un article sur le Brexit, le référendum en Écosse et ça m'a donné une idée, un peu « wtf », mais c'est ça qui est bon ! Voilà comment est née « Pour une gorgée de Talisker ».
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire, car je ne connais pas trop mes habitudes, ma façon d'écrire, je suis en pleine découverte, c'est dur et en même temps inspirant. Du coup, avec la date limite, il a fallu se mettre bien dedans et charbonner à fond. C'était un bel exercice, j'ai appris pas mal de choses, et je continue, l'envie est là, et c'est le plus important ! Tout est nouveau pour moi, même de répondre à une interview d'ailleurs !

Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?

Gillen : Le point de divergence, c'est l'indépendance de l’Écosse et le retrait de l'Europe. Je ne situe pas l'année de manière précise, mais j’ai été inspiré par le Référendum de 2014 en me demandant ce que cela aurait donné s’il s’était télescopé par la suite avec le Brexit... Il y a des tensions avec les Anglais, et en Irlande aussi c'est pas fameux. L'indépendance et le retrait amènent des conséquences économiques et politiques fâcheuses, toutes ces histoires de subventions européennes qui disparaissent, les relations diplomatiques qui vont de mal en pis, le climat est tendu. Aimant l’Écosse et amateur de whisky, j'ai décidé d'aborder les conséquences de l'indépendance sur le whisky.

Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?

Gillen : Heuu oui, peut-être, bien sûr, oui ! Au-delà de l'uchronie et des conséquences de l'indépendance, c'est une histoire d'amitié en devenir. L'amitié est une valeur importante et vitale dans un monde qui change, ébranlé dans ses fondements. Bobby et Angus, deux âmes blessées, survivent dans un pays bouleversé. Ils décident de partir en mission pour égayer un quotidien difficile, y mettre un grain de folie. Et se rendent compte au fur et à mesure que chacun tient une place particulière dans le cœur de l'autre. Ce n'est pas explicitement dit, mais à reculons, c'est quelque chose comme ça. Ils se battent contre eux-mêmes, un passé difficile, et c'est plus facile à deux, même si quelque part, on est toujours, à un moment ou un autre, seul face à soi-même.

Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?

Gillen : Pour l'instant, j'écris une nouvelle pour Dimension Uchronie III. Bien sûr, la nouvelle devra passer devant le comité de lecture. L'histoire se passe dans un Québec alternatif au début du vingtième siècle. Ne connaissant pas le sujet, je suis en plein dans la documentation. Et je trouve ça génial, j'apprends pas mal de choses sur le sujet. J'ai un ami au Québec qui va me mettre en relation avec un historien. J'ai vraiment envie d'écrire une histoire solide, qui tienne la route, notamment au niveau du point de divergence. Après, hop, je laisserai libre cours à mon imagination et à l'histoire. Comme je n'ai pas vraiment de scénario, je vais écrire au fur et à mesure. Encore une fois, je découvre une nouvelle façon d'écrire, avec un travail (sérieux) de documentation.

Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !

Gillen : Sinon je suis entre deux jobs, s'il y a une bonne âme, pas loin de Nantes, je recherche du... Ha, on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas l'endroit pour le f... DU TAFF, DU TAFF !

Voilà, c'est dit, Hasta la siempre, longue vie à l'uchronie !

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