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Dimension Uchronie n°2 - L'interview de Philippe Déniel
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Dimension Uchronie n°2 - L'interview de Philippe Déniel

A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 2, dirigée par Bertrand Campeis, aux éditions Rivière Blanche, Philippe Déniel revient sur l'écriture de sa nouvelle, Tribunal de guerre.

Actusf : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain.e ?

Philippe Déniel : Je m'appelle Philippe Deniel, je suis informaticien le jour, je joue de la guitare et j'écris le reste du temps (sauf quand je dors). En 2002, j'ai soumis sans trop y croire une nouvelle à un concours organisé par le site web "la 85e dimension" (devenu depuis ActuSF), et j'ai eu la (bonne) surprise de recevoir un prix spécial du jury. Depuis, j'ai placé une grosse trentaine de textes dans différentes anthologies / webzines / fanzines. Mon texte "Notre Mère" s'est placé sur la seconde marche du concours du Festival Zone Franche de Bagneux en 2011 et mon premier roman, "La Vindicte du Corbeau" est sorti fin 2017 chez Pulp Factory. Fondamentalement, je suis un vieux rôliste (depuis 1984, cela fait un bail) et je retrouve dans l'écriture beaucoup des mécanismes et des réflexes qui font les bonnes parties de JDR. (rires)

Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a-t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?

Philippe Déniel : Je crois que ma toute première expérience est la série Ulysse31 quand j'étais tout petit (ce n'est pas vraiment de l'uchronie, mais on y trouve certains de ses mécanismes, dont la réécriture des personnages historiques). Après, je crois que mon premier "vrai" contact avec l'uchronie s'est fait avec un classique, "Le Maître du Haut Château" de Philip K. Dick puis avec Les Aventures uchroniques d'Oswald Bastable par Moorcock (le Seigneurs des Airs, le Leviathan des Terres et le Tsar d'Acier) depuis réédité sous le titre "Le Nomande du Temps". J'ai un gros faible pour les uchronies "non réalistes" dans lesquelles le point de divergence fait intervenir un élément de SF ou de Fantasy, un registre dans lequel un auteur comme Pierre Pevel est tout bonnement incontournable. Il m'est donc impossible de ne pas citer Les Ombres de Wieldstadt et ses suites, de cet auteur.

Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?

Philippe Déniel : Rien de bien compliqué : j'ai vu l'appel à textes sur les sites spécialisés (en l'occurrence c'était le site Épopées Fictives), j'ai écrit un texte et j'ai soumis le texte. Des fois le texte passe, des fois non. Ce coup-ci, il est passé.

Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?

Philippe Déniel : Il fallait d'abord choisir une époque. J'ai focalisé sur des périodes de guerre. J'ai longtemps hésité entre l'idée exploitée dans ce texte et une autre qui aurait vu des Templiers affronter des Chevaliers Teutoniques sur les champs de bataille de la Grande Guerre. J'ai finalement pensé que la Guerre du Vietnam serait une période moins exploitée dans les textes soumis. Ensuite, j'ai cherché dans les légendes vietnamiennes de quoi fabriquer un point de divergence basé sur de la fantasy, puis un personnage de la culture pop de l'époque à mettre en face et j'ai choisi le Professeur Leary qui avait défrayé la chronique. Je lui ai alors donné un destin différent.

Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?

Philippe Déniel : Difficile à dire sans spoiler le texte lui-même. Disons que la guerre du Vietnam connaît un tournant quand le vietcong a recours à une ancienne sorcellerie pour faire face aux forces américaines. Mais l'Oncle Sam a trouvé une parade grâce aux recherches sur une nouvelle drogue menées par le Professeur Leary à Harvard.

Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?

Philippe Déniel : Je ne pense pas qu'il y ait véritablement de messages dans les choses que j'écris, je cherche avant tout à divertir mon lecteur. Maintenant il est clair que le texte véhicule l'idée que la guerre est une mauvaise chose, mais il faut être un dangereux psychopathe pour penser le contraire, non ?

Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?

Philippe Déniel : Mon premier roman (La Vindicte du Corbeau, chez Pulp Factory) est une uchronie, et mon premier texte publié ("Réparations" dans le numéro 0 de Parchemins & Traverses) était encore une uchronie. A bien y réfléchir, un bon tiers sinon la moitié de mes textes sont des uchronies ou des réécritures d'histoires connues (des "What-If Stories" inspirées de contes de fées par exemple). Je crois que j'ai l'uchronie encodée dans mon ADN ! La probabilité que j'en écrive de nouveau est donc de 100%. Deux des projets de romans que j'ai sur le feu sont d'ailleurs des uchronies et j'en ai un autre (toujours une uchronie) dans mes tiroirs qui cherche un éditeur.

Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !

Philippe Déniel : L'uchronie, c'est bon ! Mangez-en !! (ou plutôt lisez-en, le papier c'est très difficile à digérer même si c'est plein de fibres).

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