A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 3, dirigée par Bertrand Campeis et Hermine Hémon, aux éditions Rivière Blanche, Bénédicte Coudière revient sur l'écriture de sa nouvelle, Quand se couche le dernier soleil.
Actusf : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?
Bénédicte Coudière : Bonjour ! Moi c'est Bénédicte. J'écris depuis... très longtemps. Nouvelliste dans l'âme, j'ai publié dans différents supports, anthologies, recueils, principalement pour Malpertuis. Récemment je publie mon premier roman aux Saisons de l'étrange, dans la Ligue des Écrivaines Extraordianires (Ann Radcliffe contre Dracula).
J'ai de nombreuses autres casquettes, toutes plus ou moins liées à l'écriture : journaliste BD et un peu jeu vidéo, maquettiste, game master... Je suis multi casquettes et surtout multipass... multi-tâche pardon.
Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?
Bénédicte Coudière : Comme beaucoup, j'ai découvert le principe même de l'uchronie avec La Part de l'autre et Le Maitre du Haut Chateau. J'ai adoré La Reine des Lumières de Xavier Mauméjean aussi. Mais récemment, c'est Hypothèse 1792, une BD de Sergio Toppi chez Mosquito qui m'a vraiment marqué.
J'ai une formation d'historienne de l'art et d'historienne, jouer avec les jalons historiques m'amusent beaucoup, même si je trouve l'exercice périlleux.
Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?
Bénédicte Coudière : J'ai vu de la lumière alors je suis entrée... D'aucun raconte d'obscures légendes sur cette histoire. Mais c'est simple : j'ai envoyé une nouvelle à Bertrand Campeis suite à l'appel à textes. Elle a été refusée, avec comme commentaire qu'il voulait en lire une autre. J'ai mis du temps à trouver l'idée, mais finalement... me voilà !
Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?
Bénédicte Coudière : L'écriture : assez simplement. C'est dans la recherche d'idées que ça a été plus compliqué. Ce que je trouve délicat avec l'uchronie, c'est de trouver le bon moment : l'événement qui aura suffisamment d'implications pour détraquer toute notre trame temporelle avec des effets visibles. Et d'éviter de prendre des jalons trop importants : par exemple l'issue d'une guerre, d'une élection, d'une coupe du monde. Non pas que je n'aime pas, mais j'apprécie particulièrement fouiller dans les recoins de l'Histoire pour dénicher un événement en apparence anodin qui va tout changer.
Une fois que l'idée a germé, j'ai généralement des bouts de phrases, des enchainements de mots qui me viennent. Je prends alors ce qui me passe par la main et j'écris. Je me souviens avoir commencer à écrire celle-là alors que j'étais en vacances en Italie, en plein milieu de la nuit... Il n'y a pas d'heure pour les braves !
Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?
Bénédicte Coudière : Et si les Vikings étaient restés s'installer en Amérique ? On a retrouvé des traces de leur passage dans le nord du continent, mais pas d'établissement pérenne de leur passage. Je me suis demandée ce que serait la population américaine si les Vikings s'y étaient installé durablement et s'ils avaient fait la rencontre du peuple Aztèque.
Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?
Bénédicte Coudière : Il y a toujours un message, même caché, lorsque l'on écrit. Parfois même est-ce inconscient. Dans mon cas, c'est mitigé. Oui et non. Par la violence de ce que je raconte, j'essaie de montrer la futilité de l'humain. Le reste, ce sera aux lecteurs de découvrir leur propre message.
Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?
Bénédicte Coudière : J'adorerai ! En ce qui concerne les nouvelles, je me laisse porter par les appels à textes et mes envies du moment. Je ne suis pas à l'abri de retenter l'expérience ! Et je dirais même que ce sera toujours avec plaisir...
Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !
Bénédicte Coudière : Wow ! Merci pour ces mots, c'est trop d'honneur *part avec*.