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Interview François Darnaudet
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Interview François Darnaudet

Actusf : Comment est née l'idée de l'autobiographie fantastique ?
François Darnaudet : Cela fait 20 ans que je me pose des questions sur ce qu'il s'est réellement passé le soir de 1986 où un gros dé a "volé" dans mon studio. J'étais parti dans des explications alambiquées et puis, au fur et à mesure, l'explication est devenue plus simple... plus cohérente ! Autres pièces du puzzle : ma lecture de l'autobiographie fantastique d'Alfred Kubin, graveur hors-pair et auteur d'un unique roman (L'autre côté), ma lecture d'un ouvrage sur la mécanique quantique, le caractère télépathique quasi-évident de la relation entre ma femme et notre fils etc.

Actusf : Explique nous un peu le concept de ce récit qui s'allonge un peu plus à chaque publication ?
François Darnaudet : Quand tu ne sais pas ce que tu dois trouver, tu empruntes des chemins inutiles, des impasses... tu dois revenir en arrière pour avancer de quelques mètres à l'arrivée... les trois autobiographies sont de cet ordre ! En fait, il faudrait lire les trois pour avoir une vue exacte du champ des recherches (par exemple, dans la première version, je cherchais un général Burnsiv à cause d'un document erroné du XIX ème siècle... des livres d'Histoire m'ont appris qu'il s'agissait d'un certain Burnside).
Dans les versions 1 et 2, je narrais ma mort onirique à Little Big Horn… quelques mois plus tard, je suis tombé dans le livre de Cornut sur le témoignage historique d'un Indien expliquant la mort du dernier soldat du groupe Custer… c'était identique ! Hasard ou autre phénomène inconnu ? Moi, j'adore ça… je pense que c'est ce qui fait le sel de "Custer et moi !".

Actusf : Qu'est-ce qui te passionne dans l'histoire de Custer ?
François Darnaudet : Je pourrais te répondre par :
"J'étais Communard, expulsé de France... et je me suis retrouvé, un Springfield à la main, en train de combattre Sitting Bull... à cause de lui ! ça, je ne l'oublierai jamais ! "
ou alors :
"Custer est un mythe qui obsède énormément de gens. J'en ai longuement parlé avec le grand spécialiste européen, David Cornut… j'avoue que cela reste un mystère pour moi. Bien sûr, il y a ce fameux "last stand" sur la colline qui surplombe Little Big Horn…
C'est peut-être un symbole de notre vie : nous sommes tous cernés par la mort environnante; on résiste jusqu'à ce que les Indiens nous submergent… en fait, ce doit être ça… le last stand… Cornut est un fan des "last stand" : Léonidas, Camerone… je crois que c'est une fascination d'ordre métaphysique ! Le combat de l'homme jusqu'à ce qu'il succombe."

Actusf : C'est une autobiographie et évidemment, on a un peu de mal à déméler ce qui est de 'ordre de la fiction et ce qui est de l'ordre du personnel. Est-ce que justement ce n'est pas le danger de ce genre d'exercice, de mettre trop de soi-même ?
François Darnaudet : "Il y a 0 % de fiction, désolé ! Tout est vrai... Maintenant, le gros problème est : "Comment interpréter tout cela à l'aide de la science, uniquement de la science ?""

Actusf : As-tu déjà pensé à la suite du projet ? Quelle direction vas-tu prendre ?
François Darnaudet : Il faudrait que j'aille aux Archives militaires de Vincennes pour en savoir plus sur ces deux soldats français qui ont connu (ou non) la Commune et ont combattu aux côtés de Custer à Little Big Horn. Un travail d'historien...

Actusf : Parle nous un peu de Philippe Ward et de tes relations avec lui ? Que représente-t-il pour toi ?
François Darnaudet : D'abord, un ami, un grand ami ! Littérairement, je suis très proche de Gallerne, de Ward et de Jubert. J'ai avec ces trois auteurs des atomes crochus très différents. Dans le cas de Philippe Ward, tout a débuté sur la liste de Phénix, il y a une dizaine d'années. Nous avons échangé nos productions de l'époque : son Irrintzina et mon Fantôme d'Orsay.
J'ai pris une claque ! Irrintzina est digne du meilleur de Masterton. Heureusement que Philippe se veut un auteur de "fantastique rural" car, en fantastique urbain, il ferait très très mal ! Irrintzina est un super thriller fantastique sur le Pays basque, les luttes internes à l'ETA… avec des idées géniales et très originales ! En ce moment, nous écrivons un court roman intitulé "Dagon à Venise"… comme on dit : "lui c'est Dagon et moi, c'est Venise…" (rires)

Actusf : Quels sont tes projets ?
François Darnaudet : Hormis "Dagon à Venise", je cherche à placer mon grand roman sur le siège de Paris, la Commune et Little Big Horn, à la fois policier, fantastique, amour, historique, western et politique… très "transgenres".
Ça s'appelle "Trois guerres pour Emma"…
Dans quelques mois, sortira une enquête littéraire sur un inédit de Boris Vian (Les Casseurs de Colombes) et de Jean Forton (Charmoz ou La ville fermée) chez Mare Nostrum. Un collector "pirate" tiré à 50 exemplaires numérotés se vend déjà par bouche à oreille… le titre : Bison Ravi et le Scorpion rouge.

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