Un duo inédit
Derrière J. Personne, on trouve Martin Decayeux, scénariste et dessinateur à qui on doit Junior, publié en 2015 aux éditions Les enfants rouges. Ici il est associé à la dessinatrice Lilas Cognet à qui on doit des albums comme Docteur Henri est débordé par exemple. Delcourt les associe ici pour l’album Love Corp, ancré dans la science-fiction, mais pas seulement comme on va le voir.
La fin de la solitude
Dans un futur proche, le professeur Léglise met au point pour le compte de la société Love Corp un bracelet qui, grâce à un algorithme, vibre lorsque son porteur passe à côté d’une personne avec qui il est compatible sentimentalement. Le jeune Manu, à la recherche de l’âme sœur, découvre ainsi sa compatibilité avec sa prof de fac. La journaliste Adèle Apremont décide d’enquêter sur ce phénomène très intrigant, surtout que son inventeur, le professeur Léglise a disparu… Et si ce bracelet tuait l’amour ?
L’amour n’est pas un algorithme
Love Corp est un album surprenant qui emprunte à la science-fiction cette idée de bracelet qui oriente nos émotions. On peut y voir aussi une allégorie du phénomène des sites de rencontres. Beaucoup de gens se rencontrent via ces sites, ce sont des histoires sécurisées, avec des gens de mêmes origines. Or l’amour est quelque chose de mystérieux, comme le rappelle la conclusion de l’album (non, je ne spoilerai pas !), qui cause joie et souffrance. Love Corp le rappelle avec justesse, servi par le trait fin et délicat de Lilas Cognet.
Sylvain Bonnet