Un duo rodé
Jean-Pierre Pécau, animateur de la série anthologique Jour J chez Delcourt, a déjà travaillé avec Jovan Ukropina sur la série 1940 Et si la France avait continué la guerre, pour un résultat assez efficace mais non sans quelques faiblesses graphiques. Doté d’une grande culture historique, Pécau récidive ici en offrant avec son compère Ukropina une histoire centrée autour de la grande star Hedy Lamarr, restée dans les mémoires non seulement pour sa beauté mais aussi pour avoir inventé un système de codage de transmissions par étalement de spectre qui fait aujourd’hui la fortune de la téléphonie mobile.
Nazis vs élémentaires
L’actrice Hedy Kiesler, épouse du riche marchand d’armes Friedrich Mandl, participe à une expérience dans le château de Certov Hlavy. Elle semble avoir un lien avec un élémentaire de l’eau, ce qui intéresse bien évidemment les nazis de l’Ahnenerbe. L’expérience tourne mal et Hedy s’enfuit. Arrivée à Londres, Louis B. Mayer, patron de la MGM prend contact avec elle pour la faire venir en Amérique. Mais Hedy est attirée par l’eau de la Tamise où l’élémentaire se manifeste. Contactée par les services secrets anglais, elle refuse cependant de les rejoindre.
Aux Etats-Unis, une jeune pilote nommée Lucy Lang semble de son côté être protégée par un élémentaire de l’air et a attiré l’attention d’Howard Hugues. En vue de la guerre qui s’annonce, Hugues désire mettre ces élémentaires du côté de l’Amérique. Celui-ci a donc aussi un œil sur Hedy Kiesler, devenue Hedy Lamarr. Et les nazis ne la lâchent pas non plus d’une semaine…
Un premier album réussi
D’abord notons que Pécau s’est très bien documenté sur la vie d’Hedy Lamarr, y compris son activité scientifique. On retrouve aussi des figures connues comme Peter Lorre ou H.G. Welles. On comprend aussi que l’élémentaire de l’eau soit tombé amoureux d’Hedy Lamarr ! Du côté de l’histoire, Pécau plante une intrigue qui va certainement s’étirer sur un minimum de trois tomes. Il pose donc beaucoup de questions qui seront résolues par la suite, avec une habileté consommée. Quant au dessin de Jovan Ukropina, relevons son efficacité, malgré quelques visages vite esquissés. A lire en tout cas.
Sylvain Bonnet
