James Maxey vit actuellement en Caroline du Nord aux Etats-Unis. Il a été formé à l'écriture grâce aux ateliers Odyssey et Orson Scott Card Boot Camp. Il a obtenu le prix Phobos pour sa nouvelle, "Empire of Dreams and Miracles", en 2002. Depuis, il participe activement dans les anthologies comme Asimov's avec ses nouvelles. Bitterwood est une trilogie qu'il a commencée en 2007.
Didier Graffet est né dans les environs de Lyon en 1970. Ses illustrations sont toujours bien réussies. Je vous conseille la visite de site officiel, c'est une véritable merveille. J'aime beaucoup sa vision du monde de Jules Verne et la fantasy, comme La Compagnie noire.
L'Âge des Dragons
L'humanité subit depuis des temps immémoriaux le joug sans partage des Dragons. L'Âge des Dragons impose un système féodal qui entraîne petit à petit l'extinction des humains. Ils ne sont plus que des esclaves ou objets pour le bon plaisir des reptiles.
Un seul semble se lever contre ces injustices, Bitterwood, Le-Spectre-qui-sonne-le-glas, la terreur des dragons. Cet homme a passé sa vie à les traquer pour venger sa famille assassinée sauvagement. Le jour du choix du prochain prétendant au trône, Bitterwood tue Bodiel, le fils préféré du roi dragon, Albekizan.
Le roi dans une colère folle et sans retour décide d'éradiquer de la surface du monde la race humaine. Il va faire appel au fléau le plus redouté de tous, dragons et humains confondus, Le Dieu Sanguinaire. Une guerre sans merci va commencer pour la survie de l'humanité.
Dragon Forge
A la mort de son père, le tyran Albekizan, le nouveau roi essaye de rétablir la paix au sein de son royaume meurtri après les sanglants combats.
Mais les hommes ayant trop perdu refusent d'oublier le passé et les sévices endurés depuis des décennies. De plus dans l'ombre agissent toujours le sombre Blasphet et ses tueuses fanatiques. Sans compter qu'une nouvelle armée est en route aux ordres du prophète nu, Ragnar, qui a juré la disparition des dragons. L'histoire est de nouveau en route et la ronde des conflits en mouvement pour mettre à feu et à sang le fragile règne du roi.
Bitterwood et ses amis, Jandra et Pierrot, vont avoir fort à faire pour déjouer les fils de ce destin funeste où plane la menace des mystérieux Atlantes et leurs gadgets magiques.
Beaucoup d'actions et peu de raison
Amateur de fantasy et de dragons sous pas mal de formes, j’ai ouvert ces romans avec envie.
Je devais déchanter assez vite, car même si l’action emporte très rapidement le lecteur dans l’univers de James Maxey, il manque ce petit quelque chose qui en fait un vrai plaisir.
En fait, il y a trop de choses ; trop de dragons, trop de rebondissements, trop d’intrigues qui se mélangent et s’entrecroisent.
Abondance ne nuit pas mais finit par gâter si on n’y prend garde. L’auteur, par ses choix, propose une véritable surenchère dans ses romans. Il part dans tous les sens et souvent on a bien du mal à s’y retrouver. Le lecteur devra faire pas mal d’effort pour comprendre les décisions et choix des personnages qui ne sont pas toujours logiques.
L’histoire part très fort avec son héros, qui n’est pas vraiment charismatique d’ailleurs. Je préfère et de loin en humain Pierrot ou dans les dragons, Graxen le Gris qui me semblent beaucoup plus intéressants. Bitterwood manque de profondeur ou plutôt n’est pas vraiment présenté, ce qui est bien dommage.
L’histoire de l’humanité contre le joug des dragons par contre est bien décrite, on ressent tout le désespoir de l’esclavage ou encore l’abattement devant l’inéluctable préséance des dragons. La montée de la rébellion, la force de persuasion de certains contre les privilèges ne sont pas sans rappeler la Révolution française.
J’aime beaucoup les changements de personnalité de Pierrot qui de pleutre intéressé devient héros au grand cœur. Une réussite à laquelle on prend plaisir à suivre sur les chemins de la rébellion. Bien d’autres personnages viennent s’imposer dans ce roman, comme la jeune Jandra ou encore Jazz à l’ego surdimensionné.
Quant aux dragons, ils m’ont beaucoup déçu. Je les trouve dans leurs préoccupations, leurs querelles et petites mesquineries tellement humains. Il leur manque de la magie, de la majesté et de la fantasy à mon goût. Même si l’auteur nous les présente sous plusieurs formes. Ainsi la galerie de ces reptiles est assez large et hétéroclite.
James Maxey propose une telle débauche d’idées, d’actions et de surprises que cela devient un peu indigeste. Alors que pourtant, sans vouloir dévoiler les différentes intrigues et rebondissements, certains sont très bien pensés et apportent une grande richesse à cette histoire : par exemple, le système de reproduction des dragons et l’eugénisme provoqué par celui-ci, ou encore la "magie" de Jandra et de son mentor le sorcier dragon, Vendevorex.
J’ai bien aimé aussi la partie concernant le fameux Dieu Sanguinaire et sa secte. San, ce dragon revanchard est une perle de sadisme et de cynisme.
Ce roman s’adresse surtout à ceux qui veulent une fantasy d’action et d’aventures sans vraiment s’arrêter sur le pourquoi du comment. Un troisième tome devrait répondre aux dernières questions laissées en suspend dans le second volume.